Abonnés de Crave, voici quelques suggestions partagées par nos journalistes que vous ne devez pas manquer.

TÁR

La musique occupe évidemment une place importante. Todd Field utilise à bon escient la trame musicale de la compositrice islandaise Hildur Guðnadóttir (Sicario, Joker), tout autant que la puissance d’un grand orchestre. Cela dit, le dénouement du récit, un peu surprenant, se greffe moins bien au reste de l’histoire, mais il reste que Cate Blanchett, qui réussit l’exploit de se réinventer à chaque rôle, livre sa partition en vraie virtuose.

La Presse

Crépuscule pour un tueur

Raymond St-Jean a bien relevé le défi en évitant toute glamourisation d’un homme au départ doté de charisme, dont la chute fut aussi abrupte que l’ascension fut rapide au sein de la pègre du sud-ouest de Montréal. Appuyé par une distribution d’ensemble solide, Éric Bruneau en impose dans le rôle de Donald Lavoie en révélant à la fois la nature implacable d’un tueur capable d’exécuter froidement les ordres, tout autant que l’aspect plus fragile d’un individu en mal de validation. Portrait crédible d’un être monstrueux qui n’en a pourtant pas l’apparence.

La Presse

Arrête avec tes mensonges

Pourquoi se cacher toute sa vie parce qu’on a honte d’être homosexuel et mentir à ses proches ? Pourquoi se mentir à soi-même ? La difficulté d’assumer la personne que l’on est, les secrets, les regrets. Le film touche à ces thèmes universels de manière très simple, en allant droit au but, avec des dialogues très directs, très vrais. Victor Belmondo, petit-fils de Jean-Paul Belmondo, est une vraie révélation dans ce film où il est excellent tout comme Guillaume de Tonquédec, dans le rôle de l’écrivain. Ce dernier ressemble d’ailleurs beaucoup à Philippe Besson. On sent la complicité de ces deux acteurs dans ce film sensible et émouvant.

Olivia Lévy

33 Tours

Remarqué au Festival de Toronto et ayant obtenu pas moins de 14 sélections aux prix Écrans canadiens, Brother ne manque pas de puissance, n’évoquant rien de moins que les premiers efforts de Spike Lee et le grandiose Moonlight, de Barry Jenkins.

Martin Gignac, collaboration spéciale

Un beau matin

Dépouillée de tout artifice, livrée au naturel, Léa Seydoux offre ici l’une de ses plus belles compositions. On retiendra aussi les belles présences des comédiens interprétant les deux hommes les plus importants aux yeux de Sandra. Pascal Greggory est particulièrement émouvant dans le rôle d’un homme animé d’une profonde mélancolie dans ses moments de lucidité, et Melvil Poupaud apporte la part lumineuse d’un récit où se répondent les grandes contradictions de la vie.

La Presse

The Fabelmans

Une fois de plus, Steven Spielberg nous offre un film très riche, très émouvant (mention à Michelle Williams, formidable dans le rôle de la mère), truffé de clins d’œil, duquel transpire dans chaque plan un amour du cinéma indéfectible. Et inaltérable.

La Presse

Katak, le brave béluga

Le film d’animation, destiné à un jeune public, lui laisse le temps d’apprivoiser le décor épuré et d’en discerner toute la splendeur. Les petites habitations aux toits rouges clairsemées le long des côtes sont intemporelles. Les adultes, portés par la musique envoûtante d’Uberko, reconnaîtront Tadoussac, les îles Mingan, Natashquan et l’épave au large de Red Bay, au Labrador. Aucun humain n’apparaît, mais les terribles hélices des bateaux et les activités de forage font peur aux bélugas et leur causent du stress, menaçant leur survie. Les aires marines protégées dans le Saint-Laurent prennent des allures salvatrices. Le message n’est pas subtil. Mais les aventures de l’intrépide Katak donnent le goût d’aller sur place et de faire mieux.

Danielle Bonneau

Aftersun

On pourrait être tenté de comparer Aftersun à Somewhere de Sofia Coppola ou au film plus récent C’mon C’mon de Paul Wells, mais le drame de Charlotte Wells a une authenticité et un réalisme qui l’élèvent du lot. Il y a des films qui nous dérangent quand ils se terminent avec une grande part de mystère. Ce n’est pas le cas avec Aftersun. Ce que l’on ne sait pas de la vie adulte de Sophie sans son père préserve l’émotion des souvenirs que le film raconte.

Émilie Côté

She Said

S’il s’agit, bien évidemment, de faits vécus, la touche hollywoodienne de la production vient l’amputer d’un réalisme qui aurait dû être plus appuyé. On ne peut s’empêcher de trouver surfaits certains instants dramatiques. Peut-être est-ce la journaliste en nous qui ne peut s’empêcher de comparer le film à la « vraie vie » des reporters et qui s’attarde à des détails qui n’importent pas tellement. Car outre ces petits hics (qui, au bout du compte, servent tout de même à tenir le spectateur en haleine), tout fonctionne plutôt bien dans She Said.

Marissa Groguhé