Comme promis, le rappeur Future et le producteur Metro Boomin livrent le deuxième volet de leur collaboration aux accents trap et synth-pop trois semaines après le premier.

Nous n’avons aucune idée du processus créatif de Future. On imagine que son inspiration provient surtout de son amour pour la musique plutôt que d’un besoin pressant d’expression.

C’est un tantinet réducteur, mais son propos se résume à la célébration de son succès, à la méfiance et aux trahisons qui en découlent, ainsi qu’à sa consommation de drogue… et de femmes. La minceur de sa proposition narrative n’a pas empêché le rappeur d’Atlanta de faire paraître une trentaine d’albums et de mixtapes depuis 2010.

On écoute d’abord Future pour l’ambiance de ses œuvres qui nous plongent dans un hédonisme teinté par les mêmes lunettes fumées qu’il porte presque en permanence. Sa voix filtrée, ses mélodies, sa variété de flows, son aisance et sa sélection de beats font de la plupart de ses sorties des écoutes agréables.

Et lorsque la production est entièrement assurée par Metro Boomin, on obtient le meilleur de celui qui se fait aussi appeler Hendrix. En l’espace de trois semaines, le duo a lancé 43 chansons : 18 sur We Don’t Trust You, paru le 22 mars, et 25 sur We Still Don’t Trust You, lui-même réparti en deux disques !

Certaines pièces sortent du lot : la pièce-titre du premier volet, Ice Attack, Like That (avec un Kendrick Lamar provocateur), Runnin Outta Time, Ain’t No Love, puis les encore plus fraîches Drink N Dance, Nights Like This, Beat It, Nobody Knows My Struggle et Crossed Out.

Les quatre morceaux avec The Weeknd, dont trois sur Still, sont remarquables. Un album collaboratif entre Metro et le chanteur canadien serait de toute beauté.

Les braises du conflit récemment renouvelé entre les superstars du rap sont attisées par A$AP Rocky qui s’en prend à Drake sur Show of Hands. Alors que J. Cole, qui, plus tôt cette semaine, a admis au festival Dreamville regretter sa riposte à Kendrick sur 7 Minute Drill, témoigne de son pacifisme – agressif – sur Red Leather.

We Still Don’t Trust You est excessivement long, surtout que certains des meilleurs moments se trouvent à la fin du premier disque et sur le deuxième. L’ensemble s’écoute tout de même bien, encore plus si ce n’est pas trop attentivement.

Extrait de We Still Don’t Trust You

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We Still Don’t Trust You

Rap

We Still Don’t Trust You

Future et Metro Boomin

Epic

6,5/10