Il a chanté l’amour, souvent avec humour, mais avec fragilité aussi. Jean-Pierre Ferland laisse un héritage chansonnier vaste et éclaté, entre rock théâtral et chansons intimistes. Sans oublier son grand hymne qui nous amène à voir le monde d’un peu plus haut, un peu plus loin.

Écoutez dix chansons de Jean-Pierre Ferland

Les immortelles (1961)

Ferland, première manière, devait beaucoup à la chanson française assez classique. En particulier ici, où il joue de sa voix grave, distillant un romantisme très sage. Ton visage, apparemment inspirée de Renée Claude, qui la chantera aussi, est taillée dans le même bois. Le séducteur n’a pas encore transformé l’interprète.

Les immortelles
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Je reviens chez nous (1968)

En 1968, à Paris, Jean-Pierre Ferland s’ennuie... Il écrit alors cette chanson dont le refrain (« Fais du feu dans la cheminée... ») a résonné dans une grande partie de la francophonie. Elle paraît sur son album homonyme publié la même année et sur lequel il a gravé un autre de ses airs les plus connus : Si je savais parler aux femmes.

Je reviens chez nous
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Marie-Claire (1968)

Il y a eu Simone, Isabelle, Jennifer, mais, de toutes les femmes chantées par Jean-Pierre Ferland, la plus célèbre demeure Marie-Claire. Sur une partition de guitare toute simple, il fait la chronique romantico-humoristique d’une première rencontre amoureuse. C’est fin et plein de sourires en coin.

Marie-Claire
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Quand on aime on a toujours 20 ans (1970)

Jean-Pierre Ferland opère une mutation artistique presque totale sur Jaune, enregistré au studio d’André Perry. Sa langue n’a rien perdu de son élégance, mais elle est ici soulevée par des musiques audacieuses et des orchestrations modernes. On retient plusieurs chansons de ce disque, entre autres celle-ci, au refrain guilleret, alors que le propos des couplets est grave.

Quand on aime on a toujours 20 ans
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T’es mon amour, t’es ma maîtresse (1974)

On a du mal à l’imaginer de nos jours, mais entendre le mot « fesses » dans cette chanson a choqué quelques chastes oreilles en 1974, à la parution de T’es mon amour, t’es ma maîtresse. Ce qu’on en retient aujourd’hui ? Que c’est le premier beau duo Ferland/Reno et que ce duo-là n’a pas son pareil.

T’es mon amour, t’es ma maîtresse, avec Ginette Reno
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PHOTO RENÉ PICARD, ARCHIVES LA PRESSE

Ginette Reno et Jean-Pierre Ferland lors du concert de la fête nationale sur le mont Royal, le 24 juin 1975

Un peu plus loin (1969)

Ginette Reno n’était pas certaine de vouloir chanter T’es mon amour, t’es ma maîtresse. En 1975, sur le mont Royal, elle tenait par contre absolument à faire Un peu plus loin (souvent présentée sous le titre Un peu plus haut, un peu plus loin), chanson déjà associée à Renée Claude. Elle a triomphé avec ce morceau grandiose, qu’elle a chanté par la suite en duo avec son auteur. Cette chanson demeure le symbole d’une collaboration fructueuse entre un grand auteur et une grande interprète. Et d’une longue amitié.

Un peu plus loin, par Ginette Reno en 1975
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Y a pas deux chansons pareilles (1981)

Joli morceau en hommage à la chanson et au baume qu’elle pose sur les vies. On n’en retient parfois que le refrain, facile à reprendre en chœur, mais les couplets sont empreints d’une chaleureuse mélancolie.

Y a pas deux chansons pareilles
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Écoute pas ça (1995)

La troisième réinvention artistique de Ferland passe par les guitares, surtout acoustiques, mais extrêmement chaleureuses. Écoute pas ça a été enregistré chez lui, dans sa cabane à sucre, et ça s’entend. Jean-Pierre Ferland montre, sur la pièce-titre de cet album, qu’il sait encore sortir du cadre.

Écoute pas ça
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Une chance qu’on s’a (1995)

On sait qu’une chanson est grande quand elle s’inscrit naturellement dans les moments importants dans la vie de tout le monde. Une chance qu’on s’a, peut-être la plus puissante déclaration d’amour de tout le répertoire de Ferland, a joué dans bien des mariages. Un hymne à l’amour chavirant.

Une chance qu’on s’a
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La musique (1995)

Il a joué et il a surjoué, Ferland. Jean-Pierre ne s’est peut-être jamais montré aussi vulnérable que sur cette chanson-là, à la fois touffue et toute simple. Finfinaude et parfaitement authentique. Entendre un chanteur alors âgé de 61 ans, qui vient de vivre des revers, chanter « La musique, mon amour de musique, est-ce que tu m’aimes encore ? La musique, mon trésor, est-ce que tu m’aimes encore ? », ça donne des frissons.

La musique
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