Trame contemplative aux accents slaves prononcés, le nouvel album de Beirut, Hadsel, est une délicate et réconfortante offrande.

L’auteur-compositeur-interprète américain Zach Condon a écrit, composé et enregistré lui-même les 12 morceaux de cet album qui perpétue ce chemin sonique que Beirut a commencé à tracer il y a 17 ans déjà. Le folk ici est toujours fortement teinté des instruments et des rythmes que la musique d’Europe de l’Est inspire, créant une fusion que l’on reconnaîtrait parmi mille, pour de très bonnes raisons.

D’abord parce que l’artiste sait comment la trompette (omniprésente), l’orgue, les synthétiseurs, les cordes ou le cor français peuvent cohabiter dans des arrangements somptueux qui font planer.

Hadsel est la ville de Norvège où Condon (qui aime donner à ses chansons des noms de lieux) a passé le plus clair de son temps en 2020. Il y a créé une partie de l’album, dont une chanson titre qui ouvre l’album en ramenant en tête ce que l’EP Lon Gisland proposait déjà en 2006.

Quelle est notre pièce favorite de ce nouvel album de Beirut ? Toutes à la fois. Cet album est un objet qui s’apprécie mieux en entier. Si une écoute de 47 minutes peut sembler longue pour certains dont la capacité d’attention s’amenuise, le disque a aussi la grande qualité d’être digeste malgré sa complexité. Ce n’est pas de la musique pop facile à assimiler et pourtant, on n’a jamais l’impression que ces trois quarts d’heure s’étirent.

Le fait que toutes les pièces soient nos favorites dévoile toutefois un bémol dans notre appréciation de cette offrande : un certain manque de relief. Nous n’irons pas jusqu’à dire que les morceaux sont répétitifs, mais on n’y trouve certainement pas une grande diversité de tons, tout se ressemble. Ce qui fait que l’offre est homogène et agréable à survoler du début à la fin la rend aussi parfois un peu blême. Des soubresauts surviennent, notamment grâce aux synthétiseurs et surtout en fin d’album.

Le rythme est généralement lent (c’est une bonne chose !), les arrangements sont contemplatifs, la voix de Zach Condon est envoûtante. On médite sur du Beirut, on ne danse pas. Alors que le froid hivernal s’installe, Hadsel dégage une chaleur réconfortante que l’on accueille avec joie.

Extrait de So Many Plans

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Hadsel

Folk

Hadsel

Beirut

Pompeii

8/10