L’ultime disque des Cowboys Fringants, dévoilé il y a une dizaine de jours, suscite de vives émotions chez les admirateurs du groupe en deuil de son chanteur Karl Tremblay. Nous avons recensé quelques témoignages de fans qui ont répondu à notre appel à tous. Un constat : le grand Karl ne sortira pas « par la porte d’en arrière » avec cet album-testament.

En grande communion

Très touchant comme album final. J’ai même vécu un moment très émouvant en écoutant l’album en autobus pour aller au travail ce jeudi matin. En levant la tête, j’ai réalisé que la majorité des personnes dans l’autobus avaient la même chose sur leur écran et dans leurs oreilles : le nouvel album des Cowboys. Comme si, en ce jeudi matin, nous étions tous réunis en grande communion pour écouter le dernier projet de Karl.

Jacob Saumure

De beaux sentiments… tristes par moments

Mon chum met de l’essence dans la voiture ce matin et moi, j’ouvre le 98,5 en attendant… La chanson La fin du show joue, j’écoute attentivement les paroles pour la première fois et je m’effondre… Aujourd’hui, 25 avril, c’est la fête de mon fils Max, il aurait eu 35 ans, il n’est plus avec nous depuis 15 ans. Accident de voiture à 20 ans. Vous dire combien il nous manque ! Mais quelle coïncidence que j’écoute cette chanson-là ce matin d’un gars qui va faire son dernier show. Le groupe préféré de mon Max ! […] Bravo pour ce magnifique album empreint de beaux sentiments… tristes par moments.

Sylvie Hunter

Une voix touchante

Je me suis liquéfiée. Ayant 52 ans, bientôt 53… La fin du show m’est rentrée dedans. Les paroles prennent une ampleur complètement différente, la voix de Karl est touchante. Je pensais à lui, à sa conjointe et à ses filles, à mon fils, à ma vie, à ma peur de vieillir, à ma peur de la mort… Merci au groupe de cette générosité.

Mireille Bolduc

Je perds de précieux alliés

Je ne sais trop si cet ultime album me fend ou me met un baume sur le cœur. Les deux, je crois.

Les Cowboys Fringants sont intimement liés à la construction de mon identité. C’est le croisement du livre Mal de Terre d’Hubert Reeves, de celui de Laure Waridel L’envers de l’assiette et des chansons des Cowboys Fringants qui ont fait émerger en moi, il y a plus de 20 ans, la femme engagée que je suis devenue. Greenpeace, Équiterre et maintenant Mères au front, je suis une militante de longue date. Une maman et une enseignante déterminée à léguer un environnement viable à ses petits, à ses élèves et à tous les enfants du monde.

Je suis infiniment triste de perdre ce groupe unique qui savait savamment écrire des textes percutants sur des airs exaltants ! Qui d’autres peut chanter la fin du monde (8 secondes) dans un Centre Bell plein à craquer de gens survoltés ? C’était beau. Puissant. Je sens que je perds de précieux alliés.

Cet album sans tournée, sans show, sans Karl sur scène est un autre immense deuil. Qui apaise et qui torture. Prochain deuil : la Saint-Jean et un été de festivals sans eux. Merci ben à nos Cowboys et bon courage à tous les Cowboys de cœur !

Émilie Beaudoin

Un lien entre les générations

Les Cowboys Fringants, c’est aussi un lien entre les générations. J’ai 70 ans. J’ai connu le groupe il y a des décennies en observant l’engouement de mon neveu, maintenant dans la quarantaine, pour leur musique. Hier, ce même neveu m’a envoyé le lien vers La fin du show : monumental !

Dominique Martel

Une icône de notre québécitude

On le reçoit comme une lettre qui se serait perdue et qui est finalement livrée après qu’un ami est parti trop vite. Les larmes ont séché et on se surprend à sourire, même sur des textes qui déchirent. Il y aura encore de nombreuses écoutes et je visionnerai sûrement à nouveau certains des clips vidéo tournés à quelques mètres de lui le 18 août lors de son dernier grand tour de piste, mais à coup sûr, ce dernier « au revoir » nourrit déjà la légende d’une icône de notre québécitude !

Sylvain Chaussé