Homemaker, le plus récent disque de Jill Barber, a quelque chose de très terre à terre. Elle évoque la vaisselle à faire, le temps qui passe, repense aux petits mots d’amour de la main de sa mère, réfléchit à l’amour et au symbole pas anodin du compte conjoint, se rappelle ses rêves de jeunesse. Il y a de la nostalgie dans le regard qu’elle pose sur le présent, ça s’entend. Il y a aussi une sorte d’apaisement.

« Je n’influence peut-être pas les autres, ne suis peut-être pas la meilleure mère / Ou une épouse modèle / Mais je n’ai pas besoin d’une jolie photo pour savoir que j’ai une belle vie [traduction libre] », chante-t-elle dans Beautiful Life, où elle évoque le bonheur lisse qu’on affiche volontiers sur Instagram ou ailleurs en ligne.

Jill Barber donne parfois l’impression d’enfoncer des portes ouvertes avec ces nouvelles chansons. Une écoute attentive permet toutefois de goûter le raffinement avec lequel elle raconte ses joies quotidiennes, mais aussi leurs dessous : les petites sources d’irritation, l’amertume ravalée, l’impression de ne pas être à la hauteur ou la pression d’être comme les autres.

Sa voix voilée, parfois trop enfantine, peut agacer à la longue, c’est vrai. Ses musiques de nouveau ancrées dans le folk contemporain et l’Americana après l’élan pop de Metaphora (2018) et le jazzy Entre nous (2020) ne sont pas très originales non plus. Jill Barber manque un peu de personnalité, mais elle compense largement par la finesse de ses observations et en sachant comment caresser l’oreille.

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Homemaker

Folk / Americana

Homemaker

Jill Barber

Outside

6,5/10