Larguer ou se faire larguer, qu'est-ce qui est le plus difficile? Il faut avoir connu les deux pour en détailler les souffrances, et c'est ce que l'on retrouve dans Larguer les amours, qui s'attaque à ces moments de rupture dans une vie, ici du point de vue féminin (un projet de livre au masculin sur le même thème serait en préparation).

Comme dans la plupart des collectifs, le résultat est un peu inégal, mais ça se lit comme on mange des bonbons amers, et à peu près tout le monde peut se reconnaître dans ces nouvelles qui mélangent douleur, honte, humour, jubilation aussi, car larguer est un geste nécessaire pour avancer sur ce long fleuve plus ou moins tranquille de l'existence.

Nous avons particulièrement aimé les textes de Janis Locas (A.B.I.M.E.), Marie-Sissi Labrèche (Le Kanuk blanc), Nadine Bismuth (Vivre comme si) et, surtout, celui de Suzanne Myre (Une bonne fin), le plus drôle et cruel de tous, dont la mémorable scène de cocufiage (et la chicane qui suit) nous a franchement fait rigoler.

Le tout est aussi parsemé d'extraits de chansons de Lisa LeBlanc, qui a composé les plus beaux hymnes pour les filles déçues.

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Larguer les amours. Collectif. Tête première. 237 pages.