Pour son premier roman, le journaliste Omar El Akkad a pris la situation géopolitique mondiale actuelle et l'a retournée comme une crêpe pour ensuite camper son histoire à la fin du XXIe siècle.

Avec pour résultat que les États-Unis sont devenus un pays du tiers monde, dont les côtes ont été rongées par le réchauffement des mers et au sein duquel les gens du Sud, grand producteur et consommateur de pétrole et de gaz, sont devenus des pestiférés à la suite de la Deuxième Guerre de Sécession.

Au coeur de ce Sud agonisant, on suit le parcours de Sarat qui passe d'une gentille fillette à une machine à tuer. Les descriptions magnifiquement dantesques qu'offre l'auteur rappellent d'autres scénarios post-apocalyptiques tels Hunger Games ou Waterworld.

On devine qu'il essaie de nous convaincre des dérapages actuels de l'Occident. Soit. Mais le fait de se contenter de retourner platement la situation donne le sentiment que beaucoup de passages sont plaqués.

Par exemple, Sarat ressemble en tous points à une combattante de l'EI et le Camp Saturday est la copie carbone de Guantánamo. L'usage de «documents» intercalés entre les chapitres n'est pas toujours convaincant. L'ensemble possède néanmoins du souffle et propose une réflexion intéressante sur l'avenir de la planète.

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American War. Omar El Akkad. Flammarion. 448 pages.