Derrière leurs couvertures artistiques, les romans parus chez Zulma dévoilent des écrits d'une poésie rare qui font voyager. Ce nouveau roman ne fait pas exception, l'auteur de Palestine faisant partie des toutes premières plumes publiées par la maison d'édition française.

Premières neiges sur Pondichéry commence à Madras, dans une nuit diluée par les souvenirs d'un Jérusalem qui ressemblait encore à une tour de Babel.

«C'était avant la multiplication des attentats, avant le mur», écrit Haddad. À son personnage, il fait quitter Israël «sans idée de retour après une vie d'espoir et de colère».

Depuis un attentat qui a détruit son existence, le vieux musicien est à la recherche d'un lieu tranquille, un port d'attache où sa conscience le laissera finir ses jours en paix. Et le voilà qui se retrouve en Inde, un pays qui réunit toutes les religions du monde.

Le violoniste rencontre des individus - et même une vieille communauté juive - qui raviveront chacun à leur manière le passé qu'il tente de fuir.

Sur fond de questionnement identitaire, ce roman contemplatif nous entraîne dans le chagrin d'un homme meurtri, sur les rives des fleuves sacrés et les ghâts, là où un dernier recommencement apparaît enfin possible.

* * * 1/2

Premières neiges sur Pondichéry. Hubert Haddad. Zulma. 192 pages.