Pierre Samson est maître ès descriptions. Chose rare de nos jours en littérature, souvent jugée inutile, la description, la plupart du temps exercée de façon fastidieuse. Il se dégage donc de la lecture de son septième roman un parfum quelque peu suranné, mais des plus agréable.

Le personnage principal, Lévy, fait le ménage de sa vie, enfin de celle de son père, mourant. Ce père qui s'est toujours montré distant envers lui, allez savoir pourquoi.

Lévy est aidé dans sa tâche par sa compagne enceinte et une jeune post-punk délurée habitant le quartier. Sa quête - son enquête, pourrait-on même dire - lui en apprendra plus sur sa mère, malheureuse, et cet homme intègre et aimant qu'aura finalement été son père.

Les murs, les édifices et leurs souvenirs parlent dans ce roman. Avec subtilité et grâce pour peu que l'on sache les écouter. La fin est surprenante, quoique soulignée en gras par une mise en garde à la première personne qui s'avère futile.

La langue belle que déploie l'auteur et les soins attentifs qu'il porte aux soubresauts des émotions les plus complexes valent cependant amplement l'intérêt qu'on apportera à cette écriture faite de tendresse et d'indulgence.

* * * 1/2

L'oeil de cuivre. Pierre Samson. Les herbes rouges. 295 pages.