D'une plume à la légèreté envoûtante, Hubert Mingarelli signe ici un roman où règnent subtilité et simplicité.

L'intrigue elle-même se veut sans fioriture: Hisao, un Japonais tout juste dépêtré des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, se languit de retrouver sa promise, et lui faire don d'un oeuf de jade afin de sceller leur alliance.

Néanmoins, la guerre a laissé ses marques: le souvenir de son ami Takeshi, englouti par la montagne, au sein même des galeries où ils étaient terrés; et, par-dessus tout, cette inextinguible soif, obsédante au point d'en réduire Hisao à l'état d'esclave.

C'est même elle, la soif, qui le poussera à quitter le train le menant vers sa bien-aimée, lequel repartira sans lui.... avec, à bord, la valise contenant le précieux cadeau.

S'amorce alors une quête vers l'avenir et l'espoir - celui de retrouver l'oeuf - , qui ne manquera pas de le plonger dans le passé et les terribles batailles vécues sous la terre.

Rédigé dans un esprit japonisant, à la fois dépouillé et philosophe, L'homme qui avait soif abreuve le lecteur d'un souffle d'une délectable légèreté.

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L'homme qui avait soif, Hubert Mingarelli, Éditions Stock, 154 pages.