Le monde rapetisse et nous ne savons plus en savourer les merveilles, du moins, c'est ce que l'on ressent à la lecture de ce premier recueil de nouvelles de Renaud Jean.

La retraite, qui donne son titre au livre, n'appartient pas qu'aux 65 ans et plus. Tandis qu'un vieil employé veut retrouver les espérances de sa jeunesse après une vie de travail médiocre, un jeune homme, en retrait du monde, souhaite en avoir assez de ne rien faire.

Mais où fuir quand on dirait que toute la Terre a été transformée en terrain de jeux formatés, tels que dépeints dans de séduisants dépliants pour touristes?

Chez Renaud, les rêves d'aventure sont mortels, minés d'avance par des désirs qui ne peuvent être assouvis, mais il y a un aveu d'échec de l'imaginaire dans cette posture, car tout est dans l'oeil de celui qui regarde après tout, et le narrateur est plus tétanisé qu'ébloui par la nature et le cosmos qui pourraient l'inspirer.

Le mélange de nouvelles fantastiques et réalistes est plus ou moins heureux, un peu poudre aux yeux, quand bien même les thèmes se recoupent. N'empêche, il y a dans ce recueil quelques détresses intéressantes à explorer.

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Retraite. Renaud Jean. Boréal, 192 pages.