Lorsque Christiane Duchesne écrit un roman «pour adultes», demeure en elle une volonté de limpidité et de simplicité. C'est le cas de Mensonges, l'histoire de Violette, 12 ans, orpheline depuis peu, et de son arrière-grand-mère Parmélie, 82 ans, qui s'inquiète de ce qui lui arrivera après sa mort et qui tente de déchiffrer, une fois pour toutes, le testament de son père. Mais de découverte en découverte, la vieille dame s'empêtre dans ses (pieux) mensonges et risque de perdre la confiance de la petite.

Une des forces de ce roman, qui nous transporte en parallèle jusqu'au temps de la prohibition, est la justesse des personnages.

Violette est une petite fille intelligente et sensible qui doit apprendre à survivre à ses parents, alors que Parmélie, attachante et ratoureuse, sait autant mijoter de bons petits plats que surfer sur le net.

C'est l'enjeu moral qui est plus faible: même s'il n'y a pas de «petits» mensonges, ceux que raconte Parmélie semblent plutôt innocents. Nous prennent davantage aux tripes la tristesse d'une enfant qui cherche ses repères et l'appui indéfectible des adultes qui l'entourent.

Même si l'ensemble peut sembler naïf, voilà un livre humain et sensible, vraiment pour tout public.

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Mensonges. Christiane Duchesne. Boréal. 224 pages.