Après des années d'exil, Adam est rappelé au Liban au chevet d'un ex-ami mourant. L'historien est de ceux qui sont partis pour ne pas avoir la conscience entachée par la guerre, contrairement à son ami qui, lui, est resté.

Il arrive trop tard, mais entreprend de rassembler ses amis de jeunesse, groupe d'origines et de religions diverses qui partageaient un même idéal et qui forment aujourd'hui les «désorientés» - ceux qui ont perdu leur port d'attache.

Dans ce retour introspectif, une de ses fictions les plus intimes, Amin Maalouf réfléchit à la religion, la famille, l'amitié, la morale, l'exil, la patrie - le rêve d'un pays «qui n'a jamais pu voir le jour».

À l'heure des bilans de fin d'année, cette idée d'une coexistence pacifique de plusieurs cultures a quelque chose de rassérénant, tout comme son parti pris pour le dialogue entre l'Occident et l'Orient, même avec celui qui choisit l'extrémisme.

Un des beaux romans de l'automne, à la symbolique riche, mais qui souffre de quelques longueurs - à moins que ce ne soit le rythme imposé par le soleil du Levant, comme pour ces abricots qu'Adam déguste avec une «extrême lenteur».

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Les désorientés. Amin Maalouf. Grasset, 520 pages.