«Je me remets à mon vieux démon, évidemment c'est très ambitieux, c'est la régularité pour Boltzmann inhomogène. - Régularité conditionnelle? Tu veux dire, modulo des bornes de régularité minimales? - Non, inconditionnelle.»

Le premier roman de Cédric Villani, jeune et prometteur mathématicien français, n'est pas pour les coeurs sensibles. Il a décidé de raconter, sans fard et avec toutes ses équations, la route qui l'a mené en 2010 à la médaille Fields, prix le plus prestigieux pour les mathématiciens.

Au fil de courriels, notes personnelles, extraits de manuels et autres publications savantes, on sent la passion parfois exaltée de ce prodige maintenant âgé de 39 ans. «J'ai compris tant de choses en donnant des exposés sur l'amortissement de Landau», écrit-il à Princeton en 2009, après avoir décrit le plaisir qu'il avait la veille à écouter la série animée Lady Oscar avec ses enfants.

Pour apprécier cette autobiographie romancée, il ne faut pas avoir peur de ne pas tout comprendre. M. Villani ne s'attarde pas à essayer d'expliquer en termes simples les théorèmes alambiqués des maths modernes. Les dialogues avec ses collègues sont étourdissants et curieusement poétiques.

___________________________________________________________________________

* * *

Thérorème vivant. Cédric Villani. Grasset. 282 pages.