On connaissait bien Patti Smith, poétesse du rock. On connaissait moins Patti Smith l'écrivaine. C'est désormais chose faite avec l'autobiographie Just Kids, où la chanteuse revient sur sa naissance artistique, en compagnie de son premier amour Robert Mapplethorpe.

La surprise est agréable. Non seulement Patti Smith se révèle-t-elle sous un autre jour, mais elle le fait avec une élégance et une modestie qui lui font honneur. Aucune esbrouffe dans ces souvenirs intimes jalonnés de noms célèbres, qui se déroulent entre 1967 et 1976.

L'auteure évoque Andy Warhol, Sam Shepard ou Lou Reed avec la même affection qu'elle mentionne tous les perdants magnifiques qui ont croisé son chemin vers la gloire, que ce soit au Chelsea Hotel ou dans l'arrière-salle de chez Max à New York.

Son hommage à Mapplethorpe, jeune artiste désorienté devenu le photographe réputé que l'on sait, est aussi lucide que touchant. On revit les débuts d'une grande amitié et d'une longue collaboration artistique, qui s'achèvera avec la mort de Mapplethorpe, du sida, en 1989.

Mais on retiendra surtout la simplicité et la fluidité avec laquelle la chanteuse raconte son entrée dans le monde du rock, des arts et des lettres, après avoir été successivement fille-mère paumée et caissière à la petite semaine. Avec Just Kids, un destin se dessine sous nos yeux.

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Just Kids. Patti Smith. Denoël, 325 pages.