Même s'ils sont conscients que leur missive n'ébranlera probablement pas le président américain, 65 écrivains et artistes célèbres ont envoyé, hier, une lettre ouverte à Donald Trump. Ils lui demandent de reconsidérer l'interdiction d'accorder des visas d'entrée aux États-Unis aux citoyens de sept pays à majorité musulmane. Avec l'appui de l'organisation PEN America, la lettre est signée par des personnalités du milieu culturel et littéraire reconnues dans le monde entier, dont plusieurs lauréats de prix Nobel et Pulitzer.

Dans cette liste, on retrouve des écrivains américains, comme Paul Auster, Siri Hustvedt, Jonathan Franzen, Philip Roth, Jay McInerney... Mais aussi la Canadienne Margaret Atwood, l'Iranienne Azar Nafisi, la Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, l'Irlandais Colm Tóibín et la Britannique Zadie Smith. Également des créateurs d'autres milieux, comme le compositeur de musicals Stephen Sondheim, ainsi que les comédiens John Lithgow et Patrick Stewart.

Les signataires se disent préoccupés par l'effet néfaste du décret présidentiel sur l'immigration, surtout en ce qui concerne les échanges et les manifestations artistiques internationaux qui se tiennent sur le sol américain. «Le fait d'empêcher des créateurs étrangers de participer à la vie culturelle aux États-Unis ne rendra pas ce pays plus sécuritaire, peut-on lire. [...] [Cela] va plutôt nuire au prestige et à l'influence culturelle des États-Unis dans le monde, en les isolant des autres nations.»

La lettre souligne aussi que l'art favorise l'ouverture aux autres et agit comme un antidote à l'isolationnisme, à la paranoïa et à l'intolérance. «Le dialogue interculturel est indispensable dans la lutte contre le terrorisme, écrit-on. Vouloir le restreindre est incompatible avec les valeurs des États-Unis et la liberté qu'elles soutiennent.»