Le grand poète français Bernard Heidsieck, à l'origine du courant de la «poésie sonore» qui privilégie l'oralité, est mort samedi à Paris à l'âge de 86 ans, a indiqué lundi sur son site le Centre national français du livre.

Né en 1928, Bernard Heidsieck a été vice-président de la Banque française du Commerce extérieur. Membre de la commission Poésie du Centre national du livre (CNL) de 1987 à 1990, il a été président de cette commission de 1992 à 1995.

C'est en 1955 que le jeune banquier publie ses premiers poèmes dans le recueil Sitôt dit (Seghers). Très vite, il veut imposer un genre poétique, la «poésie sonore», qu'il appelait «la poésie qui sort des livres», celle qui se parle, debout et en mouvement. Il lui préfèrera d'ailleurs plus tard le terme de «poésie action».

«J'ai pensé qu'il fallait reconnecter la poésie à la société (...). Au lieu d'enfoncer le poème dans la page, il fallait au contraire l'en arracher et le projeter vers l'extérieur, vers les auditeurs, vers le public», expliquait Bernard Heidsieck qui avait organisé en 1976 le premier Festival international de poésie sonore.

Une grande partie de son oeuvre est parue aux éditions Al Dante qui ont réédité en 2009 un volume intitulé «Poèmes partitions», accompagné de deux CD, rassemblant les premiers poèmes de l'auteur écrits de 1955 à 1965.

Pour rendre les bruits de la poésie, il a ajouté à sa voix toutes sortes d'enregistrements de sons montés, jusqu'à arriver à une polyphonie impressionnante dont son oeuvre Vaduz (1974) est l'exemple le plus marquant.