L'écrivain français Renaud Camus a été condamné jeudi à 4000 euros (6000 $) d'amende pour provocation à la haine ou à la violence pour des propos tenus fin 2010 contre les musulmans lors d'une réunion publique à Paris.

Théoricien du «grand remplacement», c'est à dire la substitution de la population française de souche par les immigrés, Renaud Camus a en outre été condamné à verser 500 euros (760 $) de dommages et intérêts au Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples.

La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a estimé que les propos litigieux «constituent une très violente stigmatisation des musulmans, présentés comme des «voyous», des «soldats», «le bras armé de la conquête», ou encore des «colonisateurs» cherchant à rendre «la vie impossible aux indigènes», à les forcer «à fuir, à évacuer le terrain», «ou bien, pis encore, à se soumettre sur place».

Le tribunal a ainsi estimé que les propos de l'écrivain dans «une stigmatisation d'une rare outrance», présentent, «sans mesure ni réserve autre que de pure forme», les musulmans «comme des guerriers envahisseurs dont le seul objectif est la destruction et le remplacement du peuple français et de sa civilisation par l'islam».

Devant le tribunal, Renaud Camus s'était défendu de tout appel à la violence, prônant une «action politique», mais «sans aucunement expliciter et développer le contenu et les modalités d'une telle action», souligne le tribunal.

Ainsi, les juges concluent que l'auteur a incité «d'une manière aussi évidente qu'irresponsable, l'auditoire à résister à l'envahisseur qui veut le soumettre et à assurer lui-même et par ses propres moyens sa survie, dans l'urgence et sans attendre l'hypothétique action politique vaguement annoncée par Renaud Camus».