Le Festival de la poésie de Montréal sera de retour pour la 13e fois du 28 mai au 3 juin, toujours avec les deux mêmes objectifs: offrir aux amateurs tout ce qui se publie en poésie et amener toujours plus de gens à s'y initier. En plus du marché de la poésie de la place Gérald-Godin, des tables rondes et des expositions, le festival mise de plus en plus sur des spectacles en salle pour diversifier son public.

«Les gens ont très bien répondu l'an dernier, explique la directrice générale, Isabelle Courteau. Nous avons fait salle comble pour plusieurs spectacles. C'est souvent comme ça en poésie: plus l'offre est grande, plus il y a de monde.» C'est l'an dernier que le Festival a officialisé ce tournant amorcé depuis 2006. «Le terrain était préparé, dit-elle, alors non, les perceptions de l'événement n'ont pas changé. La confiance est maintenant établie et les gens reviennent.»

Trois événements importants auront lieu cette année. Un hommage à Jacques Brault, mis en scène par Marc Béland, mettra en vedette les comédiens-musiciens Émile Proulx-Cloutier, Jean-François Casabonne et Ève Pressault. Puis, une soirée inspirée de la poésie de Juan Garcia et de Rina Lasnier sera portée par les voix de Catherine Bégin et Denis Gravereaux. Et la maison d'édition Mémoire d'encrier fête ses 10 ans avec un spectacle qui s'annonce intense, Les bruits du monde, mettant en vedette une foule de poètes, allant de Pierre-Yves Soucy à Rodney St-Éloi.

Le territoire

Le Festival s'articule cette année autour du thème du territoire, notamment avec deux expositions qui seront présentées à la Casa d'Italia - Matshinanu - Nomades, réalisée par la BAnQ, avec des photos du peuple innu accompagnées de textes de Joséphine Bacon, et L'écumante, du photographe Michel Dépatie et de la poète Carole Forget, sur le golfe du Saint-Laurent. «Le thème du territoire apparaît partout dans la création actuelle», note Isabelle Courteau, qui estime que les combats des poètes ont changé au cours des décennies. «On est passé du combat pour l'indépendance aux causes multiples. Mais le territoire, le partage de l'espace, oui, ça vaut la peine que les poètes s'en mêlent.»

Les deux invités d'honneur représentent bien ce courant: Joséphine Bacon, dont la sensibilité innue montre un autre aspect du territoire québécois, et le Français Philippe Delavaux. «Pour Philippe Delavaux, la notion de territoire se pose en termes de paysages. Les lieux où il a vécu aussi, au Mexique, au Québec, en France.»

Pour la première fois, le Festival de la poésie présentera un prix remis par un jury de professionnels, dont le gagnant, choisi parmi huit finalistes, sera dévoilé lors de la soirée d'ouverture.

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Du 28 mai au 3 juin. Infos: maisondelapoesie.qc.ca