Depuis son premier roman paru en 1999, Aki Shimazaki livre à un rythme hyper régulier ses petites fables concentrées sur la condition humaine – littéralement une fois par année depuis 10 ans.

Résultat : une bonne vingtaine de romans publiés en près de 25 ans, divisés en plusieurs longs cycles. Niré fait partie du quatrième que l’autrice d’origine japonaise a amorcé il y a trois ans, intitulé Une clochette sans battant, mais l’autrice fait toujours en sorte qu’il n’est pas besoin d’avoir lu tout un cycle pour comprendre chacune de ses parties.

Niré est l’autre versant de Sémi, qui est paru il y a deux ans, dans lequel on observait une femme atteinte d’alzheimer à travers le regard de son mari. Cette fois, c’est le fils du couple qui est le narrateur, mais on peut vraiment prendre l’histoire telle quelle. Dans Niré, Nobuki, qui est père de deux enfants, a de la difficulté à accepter que sa mère ne le reconnaisse plus. Mais lorsqu’il en découvre (beaucoup) plus sur elle en lisant son journal intime, il amorcera un chemin qui lui permettra de mieux la comprendre, et de mieux communiquer.

Niré est un livre sur la mémoire et la famille, celle de sang et celle qu’on choisit. Sur l’hérédité et l’héritage aussi, ce qu’on transmet et ce qu’on reçoit, ce qu’on retient et ce qu’on oublie. Mais même si on apprécie comme chaque fois cette manière si simple que l’autrice utilise pour dire les choses, on a l’impression qu’elle s’est un peu égarée dans ses démonstrations qui partent dans plusieurs directions et abusent des coïncidences. Ainsi, les quelques moments d’intenses émotions qu’elle sait toujours créer ne sont pas suffisants pour faire de ce Niré un de ses meilleurs crus. Normal que ça arrive parfois, et ça ne nous empêchera pas d’y revenir au cours des prochaines années.

Niré

Niré

Actes Sud

136 pages

6,5/10