Des termes jugés offensants seront expurgés et remplacés dans les rééditions de plusieurs livres de l’auteur britannique pour enfants Roald Dahl. Cette décision soulève l’indignation au Royaume-Uni.

Les références au poids, à la santé mentale, à la violence, ou aux questions raciales ou de genre seront retirées lors des rééditions des différentes œuvres de l’auteur, selon le quotidien conservateur Daily Telegraph.

Ainsi, le terme « gros » ne sera plus employé pour décrire Augustis Gloop de Charlie et la Chocolaterie. Les « hommes-nuages » de « James et la Pêche géante » deviendront le « peuple nuage ». Tous les changements sont « réduits et soigneusement réfléchis », a assuré un porte-parole de la Roald Dahl Story company.

« Roald Dahl n’était pas un ange », a réagi sur Twitter l’écrivain britannique Salman Rushdie, icône de la liberté d’expression victime d’une violente agression il y a six mois, « mais c’est de la censure absurde ».

La patronne de PEN America Suzanne Nossel, organisation rassemblant 7000 écrivains pour la liberté d’expression, a jugé que « l’édition sélective pour faire que les mots de la littérature se conforment à des sensibilités particulières pourrait représenter une arme nouvelle dangereuse ».

« Si Dahl nous offense, ne le réimprimons pas », a quant à lui estimé l’écrivain Philip Pullman lundi sur la BBC, soulignant que des millions de ses livres originaux resteraient en circulation pendant de nombreuses années, quels que soient les changements effectués dans de nouvelles éditions.

L’auteur, incontournable dans les bibliothèques de nombreux enfants, est décédé en 1990 à l’âge de 74 ans. Fin 2020, sa famille avait présenté des excuses pour les propos antisémites tenus par l’auteur il y a 40 ans. Le créateur de Matilda ou Le Bon Gros Géant avait notamment fait des déclarations ouvertement antisémites dans une interview au magazine britannique New Statesman en 1983, légitimant l’antisémitisme et semblant trouver des justifications aux crimes d’Hitler.

Avec l’Agence France-Presse