La sergente-détective Judith Allison en est déjà à sa cinquième enquête avec ce nouveau roman policier qui permet sans conteste à l’héroïne de se démarquer dans le paysage du polar québécois. Car Les enfants de Godmann a tout pour plaire aux amateurs du genre : une intrigue inspirée de faits réels qui navigue entre passé et présent, un lien avec l’actualité doublé d’une incursion dans la réalité sociale de la région, ainsi qu’une héroïne dont les complexités de la vie personnelle ne la rendent qu’encore plus attachante.

Récemment transférée au Service de police régionale de l’Outaouais, Judith Allison doit composer avec son ex qui cherche à renouer avec leur fils et son nouvel amoureux qui attend qu’elle se décide à venir vivre avec lui. Lorsqu’une mort suspecte est signalée à l’hôpital de Hull, la sergente-détective et son équipe cherchent à comprendre qui pourrait en vouloir assez à un ancien psychiatre, en apparence sans histoire, pour le tuer. L’enquête mène Judith Allison jusqu’en Alberta, où l’on découvre un pan sombre de l’histoire à travers ces « écoles spéciales » des années 1960.

On plonge au cœur des problèmes sociaux occasionnés par l’institutionnalisation et de la crise systémique liée au manque d’effectifs dans les hôpitaux ; mais on est aussi en plein hiver 2020, et les premiers cas de COVID-19 commencent à émerger au Québec. Entre ses soucis de mère et son désir de rendre justice aux laissés pour compte, Judith Allison doit prendre des décisions déchirantes pour résoudre cette affaire qui nous tient en haleine jusqu’aux toutes dernières pages.

Les enfants de Godmann

Les enfants de Godmann

VLB Éditeur

416 pages

7,5/10