En 2019, le journaliste allemand Wolf Harlander écrit un thriller écologique sur une interminable canicule d’une intensité telle que les incendies de forêt ravagent l’Europe de l’Ouest et que les rivières, les lacs et les réservoirs s’assèchent. La population vient carrément à manquer d’eau.

En 2022, alors que paraît la traduction française de 42 degrés, l’Europe, frappée par une sévère sécheresse, voit ses forêts brûler et ses cours d’eau s’atrophier. Pour l’évasion, il faudra repasser. Par contre, il faut saluer la clairvoyance de l’auteur. Son scénario catastrophe a bien failli se matérialiser.

À part sa composante écologique, 42 degrés suit les codes classiques du genre : une jeune femme experte en informatique (une analyste de données) et un étudiant (en hydrologie) qui sonnent l’alarme et cherchent à prévenir une tragédie alors que les autorités préfèrent fermer les yeux.

Il y a des méchants, bien sûr, qui veulent profiter de la situation pour faire avancer leurs propres intérêts. Il y a des embuscades, des chasses à l’homme, des évasions.

C’est toutefois dans la description des conséquences tragiques de la sécheresse que réside la valeur du roman. La vie dans un des pays les plus favorisés de la planète, l’Allemagne, change du tout au tout et le vernis de civilisation s’écaille lorsque les bons citoyens voient leurs enfants mourir de soif.

Après la lecture, on ne voit plus son verre d’eau de la même façon.

42 degrés

42 degrés

Éditions Hervé Chopin

538 pages

6,5/10