(New York) Les tentatives de censure et de restrictions sur les livres continuent de s’intensifier, selon l’Association américaine des bibliothèques (ALA).

Les chiffres pour l’année 2022 s’approchent déjà du total de l’année dernière, qui était le plus élevé depuis des décennies.

Deborah Caldwell-Stone, directrice du Bureau de l’ALA pour la liberté intellectuelle, affirme « ne jamais avoir rien vu de pareil ».

Elle souligne que, de nos jours, des organisations lancent des campagnes contre une liste de livres qu’ils n’ont jamais même vus ou lus.

L’ALA a dénombré 681 contestations de livres pour les huit premiers mois de l’année contre 1651 titres différents. Pour toute l’année 2021, il y avait eu 729 contestations contre 1651 livres.

Étant donné que l’ALA s’appuie sur les comptes rendus des médias et les rapports des bibliothèques, le nombre réel de contestations est probablement beaucoup plus élevé, selon l’Association.

Semaine des livres interdits

L’annonce de vendredi est coordonnée avec la Semaine des livres interdits, qui commence dimanche au pays. Selon un document publié en avril, on retrouve parmi les livres les plus souvent pris pour cibles l’autobiographie de Maia Kobabe, Gender Queer, portant sur son identité sexuelle, ainsi que Lawn Boy, le roman de Jonathan Evison sur le passage à l’âge adulte raconté par un jeune homosexuel.

« Nous voyons cette tendance se poursuivre en 2022, la critique des livres sur le sujet LGBTQ », a mentionné Mme Caldwell-Jones, ajoutant que les livres sur le racisme, comme le roman d’Angie Thomas, The Hate U Give, sont également fréquemment contestés.

Les Semaines des livres interdits sont chapeautées par une coalition d’organisations d’écriture et de liberté d’expression, dont la Coalition nationale contre la censure, la Guilde des auteurs et PEN America.

Les attaques des conservateurs contre les écoles et les bibliothèques ont proliféré dans tout le pays au cours des deux dernières années, et les bibliothécaires eux-mêmes ont été harcelés et même chassés de leur travail. Une bibliothécaire d’un collège de Denham Springs, en Louisiane, a déposé une plainte en cour contre une page Facebook qui l’a qualifiée de « criminelle et pédophile ».

Des électeurs de Jamestown, une communauté au Michigan, ont par ailleurs appuyé des coupes draconiennes dans les bibliothèques locales en lien avec des livres sur le sujet LGBTQ.