Durant tout le mois de juillet, des libraires nous confient quelles sont leurs lectures incontournables du moment. Cette semaine : Cassandre Sioui, cofondatrice de la librairie Hannenorak, à Wendake, nous dévoile ses coups de cœur de la littérature autochtone.

Le baiser de Nanabush

« C’est un auteur autochtone ojibwé très prolifique. Dans ce livre-là, il met en scène le trickster — c’est un joueur de tours, un fauteur de troubles dans la mythologie autochtone – sous la forme d’un homme qui arrive à moto dans une communauté et qui va mettre un peu la pagaille dans le quotidien des gens. C’est vraiment très drôle, il y a beaucoup d’humour, les dialogues sont savoureux ; l’auteur mêle de façon assez habile le surnaturel au réel, comme on le retrouve dans divers univers autochtones, surtout au Canada anglais en ce moment. Je trouve que c’est un mélange parfait entre la tradition et la modernité. C’est un auteur à découvrir. »

Le baiser de Nanabush

Le baiser de Nanabush

Prise de parole

Chauffer le dehors

« L’autrice est une poète innue de Mashteuiatsh, une communauté à côté de Roberval. Dans ce recueil, le point de départ est une rupture amoureuse. Ça va lui permettre de faire des retours dans le passé et dans les beaux moments partagés avec l’être aimé. Malgré la douleur, le sentiment de perte, c’est une poésie qui est ancrée dans le côté charnel et, en même temps, dans la culture populaire et le territoire. […] C’est comme un baume pour le cœur, ça fait du bien de lire ce recueil ; on a l’impression de se retrouver avec la narratrice au bord du fleuve, d’entendre le vent dans les arbres. C’est très touchant, très drôle par moments et très sensuel aussi. »

Chauffer le dehors

Chauffer le dehors

La Peuplade

On pleure pas au bingo

« C’est le premier roman d’une de mes autrices préférées, qui a été traduit il y a quelques années. On suit l’alter ego de l’autrice, de l’enfance jusqu’à l’âge adulte. […] On s’attache instantanément aux personnages comme si on les avait toujours côtoyés, même si ça se déroule dans une autre province, dans une communauté autochtone éloignée. Avec Dawn Dumont, il y a toujours beaucoup d’humour, beaucoup d’autodérision. Elle a un don pour aborder des sujets parfois difficiles, comme l’histoire des pensionnats, sans que ce soit larmoyant ou qu’on tombe dans le pathos, grâce à l’ironie. C’est une lecture qui fait du bien, qui se lit d’une traite et qui permet d’entrer dans la question autochtone, mais d’un autre point de vue. »

On pleure pas au bingo

On pleure pas au bingo

Hannenorak