On pense tout de suite à High Fidelity, de Nick Hornby, en lisant Histoires analogues de Michel-Olivier Gasse. Comme le romancier anglais, le bassiste qu’on a vu auprès de Vincent Vallières et au sein du duo Saratoga (avec Chantal Archambault) partage ses souvenirs musicaux dans de courts textes romancés, mais d’abord et avant tout ancrés dans une mélomanie contagieuse.

La nuance est capitale. « Gasse », comme l’appelle Vallières dans une chanson, n’écrit pas pour mettre de l’avant ses connaissances. Il accumule les vinyles, mais se méfie des gens qui accumulent par le bonheur d’avoir une grosse collection de disques comme d’autres sont fiers de leur gros char, ce qui le rend déjà sympathique. Ce qui le motive et ce qu’il partage, c’est son amour de la musique. Il peut s’émerveiller devant un album méconnu de Nino Ferrer ou vanter Barbra Streisand même si c’est l’incarnation même de la « musique plate » aux yeux de ses amis.

D’un court récit à l’autre, on passe de noms connus, comme Elton John, Plume, Sade ou Rush, à d’autres qu’on ne connaît que si on a beaucoup creusé : Merry Clayton (la voix féminine au chœur à la fin de Gimme Shelter des Stones), Orlando « Cachaito » Lopez (contrebassiste du Buena Vista Social Club) et bien d’autres.

Histoires analogues est un livre de trippeux. Les anecdotes racontées par l’auteur prennent racine dans une plume vive, de véritables images d’écrivain et juste ce qu’il faut d’autodérision. Disons-le crûment : ce qui rend ce petit bouquin aussi intéressant, c’est que Michel-Olivier Gasse n’est jamais chiant ni condescendant. Son approche est à l’image de la musique qu’il aime : authentique. Il donne envie de découvrir les albums dont il parle… et nous prend même par la main : il suffit de lire les codes QR placés à la fin du livre pour accéder à des listes de lectures concoctées par l’auteur.

Histoires analogues

Histoires analogues

Station T

184 pages

8/10