L’Islandaise Yrsa Sigurðardottir n’est peut-être pas aussi connue que son confrère Arnaldur Indridason, mais ses romans policiers où elle décrit au passage les zones d’ombre de la petite nation font d’elle l’une des grandes voix du polar nordique. Cette enquête est la quatrième mettant en scène ses deux héros, le policier Huldar et la psychologue pour enfants Freyja, qui travaille également au service de protection de la jeunesse ; même si l’on y fait quelques références aux titres précédents, il n’est pas indispensable de les avoir lus.

Les fils s’enchevêtrent habilement après la découverte d’un homme pendu sur une potence. Chez lui, les policiers retrouvent un petit garçon qui ignore comment il est arrivé dans son appartement, alors que rien ne lie les deux personnages. Les enquêteurs s’acharnent à retrouver les parents de l’enfant tout en recherchant le meurtrier. Jusqu’au bout, on les suivra sur de fausses pistes sans se douter un instant de l’issue inattendue de l’affaire, qui sert également de prétexte à l’autrice pour aborder la question de la violence faite aux femmes.

En plus de cette intrigue bien menée, on a droit en outre à des personnages sympathiques qui viennent instiller une touche de légèreté à l’enquête – à savoir un policier romantique qui joue les séducteurs, une cheffe de brigade à l’humeur massacrante et une jeune stagiaire un peu trop zélée qui doit subir ses récriminations – et qui nous sortent de l’ambiance parfois pesante du roman noir.

Le trou

Le trou

Actes Sud

336 pages

7/10