Et si un groupe écoterroriste enlevait le président Trump ? Et s’il lui faisait goûter aux conséquences des changements climatiques et de ses politiques anti-immigration ? Et si le même groupe enlevait une vingtaine de personnalités malhonnêtes et les stationnait dans une île déserte, dans une sorte de mortelle téléréalité ?

C’est le sujet de L’armée d’Edward, le premier roman d’un ancien grand reporter, un pionnier de l’internet français et un grand amoureux de la mer, Christophe Agnus.

Pour être exact, il ne s’agit pas strictement de Donald Trump qu’on kidnappe, c’est son successeur, Mick Faeker. Sauf que... sa description physique, sa personnalité, ses habitudes, tout cela ramène à Donald Trump. Un exemple : le président se fait enlever alors qu’il s’apprête à frapper sa première balle au club de golf de Jupiter, en Floride.

C’est une scène particulièrement satisfaisante (et totalement loufoque) pour quiconque ne porte pas Trump dans son cœur. C’est d’ailleurs le grand plaisir de ce thriller : voir le président, sorte de grand bébé gâté, se dépatouiller dans les situations difficiles que traversent les déshérités de la société.

L’autre plaisir coupable, c’est d’observer la petite communauté de personnalités riches, célèbres et véreuses essayer de survivre en s’arrachant quelques noix de coco.

C’est aussi de suivre ce qui se passe à la Maison-Blanche en cette période de crise : comment le vice-président et le chef de cabinet du président Trump (oups, Faeker...) manœuvrent pour essayer de profiter de la situation. Et comment le groupe écoterroriste se joue d’eux en envoyant le FBI, la CIA et tutti quanti sur de fausses pistes.

Le lecteur a quelques mystères à résoudre : qui donc est le chef du groupe écoterroriste, le mystérieux Omen ? Comment a-t-il pu prendre le contrôle des milliards de dollars qui ont été nécessaires pour monter cette opération gigantesque ?

Les rebondissements se succèdent, on passe d’un site d’opération à un autre dans une suite de petits chapitres qui se dévorent facilement.

Même si l’auteur prend bien soin d’exposer les justifications des écoterroristes et d’expliquer les technologies d’avant-garde utilisées pour réaliser ce coup fumant, il reste quelques invraisemblances. Mais pourquoi bouder son plaisir ? Ce n’est pas tous les jours qu’on voit Donald Trump (oups, Mick Faeker...) passer des heures à ramasser des patates douces.

L’armée d’Edward

L’armée d’Edward

Robert Laffont

514 pages

7/10