À mi-chemin de sa carrière de prof, Peter part en cavale le jour de la rentrée. Autour du lac Soleil, un médecin accueille des adolescents dans une thérapie de conversion déguisée en camp de vacances. Les pieds dans les étriers, Anabel donne naissance à un bébé, trois tours de cordon autour du cou.

C’est d’ailleurs le titre du recueil : Trois tours de cordon pour 33 histoires bigarrées, empreintes de souffrance, de singularité et d’affranchissement.

Après un détour vers le roman, Emmanuelle Cornu, qui avait été finaliste au Grand Prix littéraire Archambault pour son premier recueil de nouvelles Jésus, Cassandre et les demoiselles, revient vers le format court auquel se prête bien son style nerveux et hachuré, rythmé bien que parfois trop appuyé. Dans ce recueil en trois chapitres, où les personnages passent de la déchéance à l’instinct de survie, puis à la lumière, elle embrasse des thèmes qui lui sont chers, du côté sombre mais non sans humour : la maternité, la dépression, l’homosexualité et l’enseignement qu’elle connaît bien puisqu’elle exerce ce métier depuis 20 ans.

Surtout, elle plonge à cœur ouvert dans le traumatisme de la fausse couche. Et ce sont les textes les plus réussis du recueil. Trente-trois nouvelles en 168 pages, forcément il y a certains récits qui restent en plan et des personnages qu’on ne fait que saluer. Dans le cas de Mathilde, « bébé fantôme qui erre de par le monde », on y revient dans plus d’une nouvelle, telle une présence qu’on n’oublie jamais.

Trois tours de cordon

Trois tours de cordon

Druide

168 pages

7/10