Si vous cherchez une histoire avec un déroulement classique, une intrigue, des rebondissements et autres révélations, il faudra peut-être passer votre chemin.

Quoique, si révélations il y a, il s’agira de celles émergeant du décor poétique d’Ogawa, mettant ici en scène une école maternelle désaffectée où se nichent d’étranges boîtes en verre. La narratrice, vivant dans ces lieux miniaturisés, veille sur ces caissettes mi-musée, mi-stèles : on y entrepose des objets commémoratifs pour composer un hommage aux enfants morts, dans un monde privé de descendance. Pendant ce temps, un cercle de musiciens aux instruments insolites se forme sur la colline.

Écrit comme un récit, mais à lire comme un souffle poétique, Petites boîtes cherche davantage à créer un cocon d’évocations et à engendrer une musique lyrique, dans une ambiance subtilement surréaliste et dérangeante. Pour ce 26e roman traduit en français, l’autrice trempe de nouveau sa plume dans l’un de ses encriers de prédilection : la cristallisation du temps révolu et la collecte de traces tangibles d’un passé – on les retrouvait notamment dans L’annulaire ou Le musée du silence. Pour qui ? Les adeptes d’Ogawa, et le non-initié séduit par la lecture d’un simple paragraphe : le ton est vite donné.

Petites boîtes

Petites boîtes

Actes Sud

202 pages

6/10