Quelle aurait été la destinée de Martin Hill s’il avait été choisi pour interpréter le rôle d’Harry Potter ? David Foenkinos raconte dans ce nouveau roman l’histoire – fictive – de celui qui aurait pu être l’interprète du plus célèbre sorcier du cinéma.

« Il est rare que l’on ait ainsi accès à son destin opposé ; notre route unique n’offre pas le moindre accès aux chemins que nous n’empruntons pas », écrit-il. Et cette trajectoire mirobolante qu’il aurait pu avoir, le jeune Martin y est exposé durant toute sa jeunesse, alors que celle de « l’Autre » est vécue sous les projecteurs. Hanté par ce sentiment d’avoir raté sa vie, le garçon passe à côté de la sienne, s’isolant et s’enfermant dans cet échec. Certes, ce sentiment est poussé à l’extrême ; l’auteur du Mystère Henri Pick tourne la vie de Martin en tragédie, multipliant les drames dans sa vie. Mais sa plume irrésistible parvient malgré tout à nous faire sourire à travers la succession de malheurs qui frappent le pauvre garçon.

On lui en voudra sûrement de s’être acharné sur son héros, mais il aura réussi au moins à nous montrer qu’il n’est peut-être jamais trop tard pour prendre sa vie en main. Et ce, même si l’on est soumis aujourd’hui plus que jamais à la dictature du bonheur des autres – ou du moins, de leur prétendu bonheur sur les réseaux sociaux –, et que l’on ne regarde qu’un seul côté de la médaille.

Numéro deux

Numéro deux

Gallimard

240 pages

6/10