La quatrième de couverture du Petit traité d’élévation du philosophe Pascal Bruckner nous offre un point de vue quelque peu réducteur en regard de l’étendue des explorations y étant réellement menées.

Certes, les piolets de l’auteur s’attaquent rapidement à la question centrale : pourquoi s’échiner à atteindre des sommets et comment expliquer cette attraction irrésistible ? Le deuxième chapitre de l’ouvrage nous offre de belles pistes déblayées par penseurs et alpinistes. Mais cette réflexion n’est que le pic cachant la cordillère, car les chapitres subséquents abordent une foule d’axes divergents, bien que tous encordés au thème montagnard.

Y sont déclamés la singularité helvétique, une ode à la vache, un débat sur la réintroduction du loup et de l’ours, le flirt avec la mort ; dans un chapitre savoureux saupoudré de malice, on se gausse gentiment de ces deux espèces aux antipodes : le grimpeur chevronné imbu de ses exploits et l’alpiniste du dimanche embouteillant les sentiers. Avec de solides références, tant classiques que récentes (on y croise Gaston Bachelard comme Sylvain Tesson), Bruckner creuse de passionnantes réflexions sur les mystères de la montagne en l’attaquant par toutes les faces.

Dans l’amitié d’une montagne

Dans l’amitié d’une montagne

Grasset

190 pages

7/10