Le DDenis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes », est connu un peu partout dans le monde pour ses opérations sur des victimes mutilées par des viols.

Dans son dernier essai, le chirurgien et militant congolais se penche sur les iniquités et les perceptions sociales poussant des hommes à déshumaniser les filles et les femmes, allant jusqu’à commettre des actes de violence sexuelle d’une sauvagerie sans nom. Dans son hôpital du Congo oriental, il accueille depuis une vingtaine d’années ces survivantes en réalisant des opérations complexes, mais en offrant aussi une approche plus globale, à la fois thérapeutique et formative.

Ce sont les récits de quelques-unes d’entre elles qu’il raconte, émaillés de statistiques et de souvenirs personnels sur ses prises de conscience. Si l’histoire récente du Congo et de l’utilisation du viol comme arme de guerre sont expliquées en parallèle de ces exposés, le DMukwege met le lecteur en garde contre une vision en ornière : les crimes sexuels sont loin d’être exclusifs au continent africain et aux zones de conflits.

La honte, le silence, les obstacles judiciaires sont présents dans toutes les sociétés, à divers degrés, constate le Prix Nobel. Il pousse le questionnement sur le rôle social donné aux garçons, au Congo ou ailleurs, et sur les conséquences d’une hiérarchie entre les genres. La lecture de La force des femmes est souvent difficile, mais offre une réflexion sur la violence, la résilience et les solutions possibles.

La force des femmes

La force des femmes

Gallimard

400 pages

7/10