Fascinée par les baleines depuis toujours, India Desjardins avait envie d’écrire un beau livre illustré sur ces géants marins. Loin de ressembler au documentaire jeunesse classique, Les baleines et nous est « un hybride entre la science et la réflexion », résume l’autrice. Survol des éléments qui ont nourri cette aventure.

Des anecdotes et ce qu’en dit la science

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Extrait du livre Les baleines et nous

India Desjardins voue une grande passion aux baleines. Si grande que, lorsqu’elle se rend sur la Côte-Nord chaque année pour les admirer, elle prend des nouvelles de ses amis les cétacés. « Quand je suis aux Bergeronnes, je dis aux gens : “Racontez-moi des potins de baleines.” » Habitués à observer ces mammifères marins, les résidants du coin « sont capables d’en parler comme si c’étaient des personnes. Pour eux, les baleines ont des noms, ils les reconnaissent par leurs cicatrices », explique l’autrice qui travaille sur ce livre documentaire depuis 2016.

Les histoires entendues sur le bord du Saint-Laurent ont servi de point de départ au projet. « On raconte des anecdotes, mais qu’est-ce qui est vrai là-dedans ? », s’est demandé India Desjardins. De très nombreuses heures de recherche ont suivi.

Parmi les potins de baleines repris dans le livre, l’autrice aime particulièrement celui d’un béluga qui avait de la difficulté à nager en raison d’une scoliose. Pour se déplacer, il était escorté par d’autres membres de son groupe. Les baleines s’entraident-elles ? C’est l’une des différentes questions auxquelles répond l’ouvrage.

Des rencontres marquantes

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Extrait du livre Les baleines et nous

Cette anecdote, India Desjardins l’a entendue de la bouche de Dominique Simard, l’une des sources d’inspiration derrière Les baleines et nous. Propriétaire d’un terrain de camping aux Bergeronnes, le riverain qui « connaît un million de légendes » est un grand défenseur de la nature. « Ce monsieur-là, c’est une perle rare qu’on a au Québec. C’est vraiment lui l’âme de ce livre, lui et les gens du GREMM », soutient l’autrice.

GREMM, c’est le petit nom du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins. Établie à Tadoussac, l’équipe fait de la recherche scientifique sur les baleines du Saint-Laurent et sur la conservation du milieu marin.

Le GREMM a répondu aux nombreuses questions d’India Desjardins. « Je suis arrivée là avec toute ma naïveté et mon humilité. […] J’écris un livre sur les baleines, parce que j’aime les baleines et que je veux comprendre plus de choses. Je ne suis pas une experte. Je ne suis pas une scientifique. J’avais simplement envie d’en apprendre plus. »

Une information qui l’a surprise ? La présence de différentes cultures chez ces créatures marines. « C’est fascinant de voir que les baleines, dans une même espèce, vont avoir différentes manières de chasser, de communiquer et de se déplacer », explique-t-elle.

Une bonne dose d’imagination

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Extrait du livre Les baleines et nous

Dès qu’elle a imaginé son livre documentaire, India Desjardins le voyait illustré de dessins. « Les photos de baleine, c’est toujours magnifique, mais l’illustration me permettait d’aller dans l’imaginaire. » Car, en plus d’anecdotes, l’autrice parle de légendes liées à ces géants des eaux. Le chant des baleines est abordé grâce aux sirènes, alors que Pinocchio est prétexte à parler d’anatomie.

India Desjardins a eu un véritable coup de cœur pour le travail de Nathalie Dion. « Chaque fois que je recevais des illustrations, j’avais les larmes aux yeux. Je trouve que c’est trop beau, ce qu’elle a fait », confie-t-elle, en soulignant son souci du détail.

Un brin de militantisme

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Extrait du livre Les baleines et nous

Parmi les clins d’œil insérés par l’illustratrice qui ont plu à l’autrice, il y a cette page où l’on voit des militants pour la protection des baleines.

« Quand j’étais petite, dans les années 1980, et que j’allais voir les baleines, il y en avait des tonnes. En 2016, j’ai remarqué qu’il n’y en avait presque plus. C’est vraiment cette différence entre les deux époques qui m’a amenée à me poser des questions sur l’environnement et sur notre rapport avec la nature », explique India Desjardins.

Inquiète du sort réservé aux baleines, l’autrice termine son ouvrage avec des pistes de solution pour protéger la faune marine. Pas question toutefois de faire la morale aux jeunes. « On met souvent la responsabilité sur les individus, alors que c’est des lois et des politiques gouvernementales qui doivent être adoptées pour protéger des animaux comme ça. »

Peut-on s’attendre à ce qu’India Desjardins écrive un livre documentaire similaire sur un autre animal ? Pas pour l’instant. Elle planche plutôt sur un album jeunesse inspiré de son chien handicapé que « rien n’arrête ». À suivre.

Les baleines et nous

Les baleines et nous

Illustrations de Nathalie Dion

Dès 7 ans