Autre mise en abyme, menée cette fois par le talentueux Étienne Davodeau. En fait, les trois auteurs de cet album sont de vrais amis qui viennent de passer le cap de la cinquantaine. Cette année-là, l’un d’eux (Christophe Hermenier) perd sa mère, son père et son boulot. Les couloirs aériens est donc centré sur le personnage d’Yvan (alter ego de Christophe), qui échoue dans la maison de campagne de son ami Thierry (dans le Jura) avec l’espoir de se retrouver. 

Dans cet album atmosphérique empreint de nostalgie, notre Yvan n’est évidemment pas le boute-en-train qu’il a peut-être déjà été. On pourrait même l’accuser d’être un peu lourd… Mais voilà, il file un mauvais coton (comme beaucoup de cinquantenaires apparemment) et on peut facilement se projeter dans son spleen (on préfère Paul à la maison de Michel Rabagliati, amusant en comparaison). 

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Les couloirs aériens, d’Étienne Davodeau, Joub et Christophe Hermenier

Heureusement, une petite histoire y est rattachée, un épisode qu’ont vécu les trois amis alors qu’ils n’avaient que 20 ans et qui ressurgit. Des réflexions aussi, pas banales, sur la vie qui passe. Un album très personnel, joliment dessiné, qui se lit avec une tasse de verveine et l’envie de macérer dans sa mélancolie.

★★★

Les couloirs aériens, d’Étienne Davodeau, Joub et Christophe Hermenier, Futuropolis, 112 pages.