Ceux qui ont apprécié ses albums Giant seront ravis de retrouver l’esthétique de Mikaël, magicien de la lumière, qui excelle dans les pénombres et les scènes nocturnes.

Le bédéiste d’origine française (qui vit maintenant au Québec) avait choisi de camper son diptyque dans le New York des années 30, au moment de la construction du Rockefeller Center. Ses personnages étaient des ouvriers irlandais venus d’Europe.

Avec Bootblack, Mikaël nous replonge dans cette même période, mais pour nous faire le récit du fils d’un immigrant allemand, devenu orphelin du jour au lendemain. Question de survie, le garçon deviendra cireur de chaussures (bootblack), dans cette Grosse Pomme engluée dans la Grande Dépression qui accueille à contrecœur ses nouveaux arrivants.

Pour améliorer son sort, le garçon devenu adolescent et amoureux fou d’une certaine Margaret qui le repousse, se liera à la mafia locale pour livrer des enveloppes d’argent. Évidemment, il ne sortira pas indemne de cette aventure racontée par le narrateur (devenu soldat), dont les souvenirs de jeunesse remontent au moment même où la fin de la Seconde Guerre noircit son horizon.

Une bonne histoire soutenue par des dessins de grande qualité, qui charrient des émotions fortes. Déjà hâte de lire la suite.

Bootblack, tome 1, de Mikaël, Dargaud, 56 pages

★★★★