On avait hâte de découvrir ce roman qui figurait bien haut sur la liste des lectures préférées de Barack Obama.

La prémisse n’est pas sans rappeler If Beale Street Could Talk de James Baldwin : un couple de nouveaux mariés d’Atlanta (Roy est un jeune professionnel ambitieux, Celestial est une artiste talentueuse) voit sa vie brutalement interrompue lorsque Roy est accusé, à tort, de viol. Incapable de prouver son innocence, le jeune Noir sera emprisonné.

Tout comme le roman de Baldwin, celui de Jones parle de racisme, de justice et d’inégalités. Sauf que dans l’histoire de Jones, l’épouse se lasse d’attendre son mari et se réfugie dans les bras d’un ami d’enfance. À la sortie de prison de Roy, ce trio sera confronté à de dures questions : quel sens donne-t-on à son mariage ? À l’engagement ? Que signifie la fidélité devant de si dures épreuves ?

Ce pourrait être une histoire d’amour rose bonbon s’il n’y avait pas le contexte social et politique et la profondeur des questionnements de Tayari Jones. Son roman est à la fois tragique et puissant, complexe et bouleversant. Seul bémol : la traduction franchouillarde qui ne colle pas à la réalité du sud des États-Unis.

★★★

Un mariage américain, de Tayari Jones, traduit de l’anglais (États-Unis) par Karine Lalechère, Plon, 432 pages.