Juste pour rire a rassemblé l’élite de l’humour québécois à la salle Wilfrid-Pelletier jeudi pour ce que l’organisation a décrit comme son « ultime gala ». La Presse a pu s’immiscer dans les coulisses de ce rendez-vous historique en présence du grand Yvon Deschamps.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Tous les humoristes que nous avons croisés nous ont dit la même chose juste avant de monter sur scène : c’est un privilège de prendre part à ce dernier gala Juste pour rire et, surtout, de pouvoir partager la scène avec Yvon Deschamps. « C’était impensable de ne pas être là », a affirmé Martin Matte, tout en préparant des cafés pour lui-même et Louis-José Houde. « Martin est mon barista de tournée ! », lâche ce dernier, sourire aux lèvres.

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Pour Yvon Deschamps, il s’agissait d’un retour sur scène après plusieurs années. Lorsqu’il a su que Juste pour rire tirait un trait sur les galas tels qu’on les a toujours connus, il a levé la main pour être de l’aventure. « C’est rare en humour de faire autant l’unanimité, tant auprès des collègues que du public, note Virginie Fortin (à droite sur notre photo, en compagnie de Mariana Mazza). C’est un intouchable. Mais il est super accessible en même temps. »

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Les galas Juste pour rire ont été des jalons majeurs dans la carrière de nombreux humoristes de toutes les générations. « C’est ce qui a lancé ma carrière, nous a dit Virginie Fortin. J’ai fait En route vers mon premier gala au moment où je commençais à comprendre que je voulais faire de l’humour dans la vie. Je suis contente d’avoir commencé ici et de clore ce chapitre ici. »

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« C’est comme une réunion d’amis. Il y a quelque chose de touchant. Et c’est d’abord et avant tout pour Yvon, que j’admire depuis toujours. Ça donne un coup de main à sa fondation. » Martin Matte a présenté jeudi le numéro d’ouverture du gala avec Louis-José Houde et Patrick Huard. Houde sentait lui aussi toute l’importance de ce moment partagé « avec des humoristes de toutes les générations », dont Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques (à gauche sur notre photo).

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Guillaume Pineault, qui a dû écrire en trois jours un tout nouveau numéro pour l’évènement, se rappelle très bien son tout premier gala, en 2018. « C’était la chose la plus importante de ma vie, à l’époque. C’est un privilège d’être invité à l’ultime gala. J’ai autant de stress, sinon plus, que pour mon premier. Il y a une effervescence qui n’a pas de bon sens ici », nous a-t-il confié avant le spectacle, où il a été chaleureusement applaudi.

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On percevait aussi chez les humoristes jeudi soir un sentiment doux-amer, une envie de dire au revoir en grand à cette tradition qui a porté beaucoup d’entre eux jusqu’à de nouveaux niveaux. « À l’École [nationale de l’humour], c’est ce qui dictait notre rythme de travail et nos ambitions », dit Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques au sujet des galas. « Je suis content d’avoir participé à cette grande histoire et au rituel que ça représente. »

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« Je suis sorti de l’École en 1995, dit Martin Matte. Il y avait cinq galas, tous animés par Yvon. Ça avait un impact incroyable en début de carrière. » Louis-José Houde raconte que son premier gala, en 2000, durant lequel il avait été présenté par Normand Brathwaite, avait été un objectif dans sa jeune carrière. « J’avais été la révélation du festival l’année d’après grâce aux numéros que j’avais présentés. Ça m’avait aidé à accéder aux médias de masse. Et après, ça a déboulé. »

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Un peu plus d’une heure avant le début du spectacle, il y avait énormément de fébrilité et un brin de trac dans l’air. « Très nerveux », Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques s’estimait lui aussi « extrêmement privilégié ». « Je regarde les gens qui partagent la loge à côté de moi, et c’est juste du monde qui m’a inspiré. C’est drôle à dire, mais je le vois comme une sorte de responsabilité. Dans le sens qu’il faut être à la hauteur de tout le bien que m’ont fait ces gens-là. » Sur notre photo : les vétérans Normand Brathwaite, Daniel Lemire et Normand Chouinard.

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« Cette soirée en elle-même ne ressemble à rien de ce qu’on a connu ! On n’a jamais eu de line-up comme celui-là, ça n’a juste aucun sens », commente Laurent Paquin, en pause souper avant le lever de rideau. « Tout le monde voulait être là. Je le fais pour la cause, pour Yvon, qui est mon idole depuis toujours, et aussi, égoïstement, pour moi. Je me sens bien d’être là, je me trouve chanceux. »

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Pierre-Yves Roy-Desmarais est apparu quelques minutes seulement sur scène durant le gala lors d’un numéro de groupe mené par Laurent Paquin. L’humoriste était simplement reconnaissant d’être présent. « J’ai le sentiment que je ne voudrais être nulle part ailleurs, nous confie-t-il. C’est ici que ça se passe. C’est un peu le point culminant de la longue histoire des galas Juste pour rire et c’est vraiment cool d’en faire partie. »