![Le genre de défis qu’imposent la pandémie et les spectacles réinventés ont apporté une toute nouvelle vision du métier à Adib. « Je suis persuadé que les humoristes vont sortir vraiment meilleurs de toutes ces expériences, a-t-il dit. Avec tous les nouveaux paramètres, ça m’a remis dans la position de l’élève. Ça me rend plus humble dans mon métier, moi qui avais cette impression d’être dans des bottines. Et c’est tellement important de sortir de ses habitudes, de se mettre dans des positions où on a un peu peur et on n’est pas certain de notre environnement. [Fauv], c’est tout ça réuni. »](https://mobile-img.lpcdn.ca/lpca/357x/0789111f-e433-11ea-b8ad-02fe89184577.jpg)
Festival FAUV: communion humoristique nouveau genre
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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Samedi, Maxim Martin tenait la tête d’affiche et le rôle d’animateur de la première soirée du dernier week-end du festival Fauv cet été (on pense à réitérer l’expérience l’an prochain, ont affirmé les organisateurs en début de spectacle). Adib Alkhalidey, Medhi Bousaidan, Reda Saoui, Marylène Gendron, Alexandre Bisaillon et Sam Boisvert présentaient également un numéro.
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L’occasion de remonter sur scène a séduit plusieurs humoristes, bien que l’idée de présenter un numéro devant un public qu’on n’entendra pas rire, dans leurs voitures, dans un stationnement d’aéroport, ait pu en faire douter certains. « J’étais assez sceptique au départ, mais j’ai accepté parce que je savais que les shows d’humour en général allaient être bizarres de toute façon et je sentais de la part des gens dans l’industrie le désir de trouver une façon de recommencer à travailler, j’aimais leurs différentes initiatives », nous a confié Adib Alkhalidey, un peu plus d’une heure avant de monter sur scène.
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S’il ne savait pas à quoi s’attendre, Adib pouvait compter sur son expérience en festival d’humour extérieur, où il entend beaucoup moins les rires et où le contexte est bien plus impersonnel qu’en salle. « Les humoristes sont capricieux, dans la mesure où on veut que la salle soit favorable à notre succès. La seule manière d’être valorisé, c’est par le rire et, quand on ne l’entend pas, on peut avoir l’impression de ne pas faire notre travail, nous a-t-il expliqué. Les shows extérieurs, c’est une bête que j’ai appris à maîtriser au fil des ans. »
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Fauv, abrégé de « Festival au volant », est le tout premier du genre, d’après les organisateurs. Depuis juillet, le festival a été présenté à Montréal, à Drummondville et à Québec. Après un week-end dans la Capitale-Nationale la semaine dernière, le spectacle se déplace à Montréal. Adib Alkhalidey a participé à l’une des premières représentations, il y a près de deux mois. « J’étais nerveux parce que, depuis mes débuts en humour, je n’avais pas passé plus d’un mois et demi ou deux sans jouer, nous a-t-il dit. Après quatre, cinq mois, je pensais qu’on n’y retournerait pas pendant au moins un an. J’avais fait un deuil. » Finalement, les spectacles reprennent lentement, et Fauv est l’une des occasions de retourner à la rencontre du public.
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Deux écrans géants encadraient la scène, qui faisait face à un stationnement bondé. Le vaste espace, tout près d’une piste d’envol (les bruyants décollages d’avion ont ponctué le spectacle, sans être vraiment dérangeants), a une capacité d’accueil de 400 voitures. Samedi soir, presque toutes les places étaient prises. Adib Alkhalidey n’avait que de bons mots pour l’organisation du festival, qui l’a en partie convaincu de revenir. Ça et le sentiment d’adrénaline, qui s’est fait sentir, malgré les paramètres inédits et inusités. « Cette peur positive qui fait qu’on laisse sortir le lion en nous et qu’on va dompter la foule, je l’ai totalement ressentie sur scène. Et pour donner un bon show, je pense qu’on a besoin d’être sur cette adrénaline. »
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La soirée a été lancée à 21 h 30. Des camions de bouffe étaient garés dans un coin pour assouvir les fringales des spectateurs. Un peu partout, des employés s’assuraient que chacun soit à sa place, que tout se déroule comme prévu. Dans leurs voitures, les spectateurs ont été invités à syntoniser la bande FM du spectacle. « En jouant devant des autos, tu dois dicter le ton, tu n’es pas au diapason avec les spectateurs, c’est toi qui décides du rythme, a expliqué Adib Alkhalidey. En montant sur scène, je me dis que je vais avoir tel rythme et peu importe ce qui se passe, si c’est difficile, j’ai une vitesse de croisière et je ne le lâche pas. C’est un vrai défi, on est pas mal obligés d’arriver avec du matériel autonome, quelque chose en quoi tu as confiance et que tu n’as pas besoin de valider. »
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« C’est assez fascinant comme mon cerveau, après trois minutes, il a “switché” et pour lui, un klaxon, ça voulait dire du rire, a dit Adib. J’étais fasciné, j’entendais un klaxon et, à l’intérieur, j’avais la même gratification qu’avec les rires. Les klaxons deviennent mon carburant ! » Pendant l’hilarant numéro d’Adib (constitué de quelques nouveautés et de matériel utilisé depuis longtemps), comme durant ceux de ses collègues, les klaxons se sont fait aller pour exprimer les rires du public. La règle de la soirée : si tu ris, tu klaxonnes. Si ça riait aux éclats en coulisses, on ne pouvait entendre le public. Mais les klaxons ont suffi à créer une ambiance chaleureuse.
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![Le genre de défis qu’imposent la pandémie et les spectacles réinventés ont apporté une toute nouvelle vision du métier à Adib. « Je suis persuadé que les humoristes vont sortir vraiment meilleurs de toutes ces expériences, a-t-il dit. Avec tous les nouveaux paramètres, ça m’a remis dans la position de l’élève. Ça me rend plus humble dans mon métier, moi qui avais cette impression d’être dans des bottines. Et c’est tellement important de sortir de ses habitudes, de se mettre dans des positions où on a un peu peur et on n’est pas certain de notre environnement. [Fauv], c’est tout ça réuni. »](https://mobile-img.lpcdn.ca/lpca/924x/0789111f-e433-11ea-b8ad-02fe89184577.jpg)
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Le genre de défis qu’imposent la pandémie et les spectacles réinventés ont apporté une toute nouvelle vision du métier à Adib. « Je suis persuadé que les humoristes vont sortir vraiment meilleurs de toutes ces expériences, a-t-il dit. Avec tous les nouveaux paramètres, ça m’a remis dans la position de l’élève. Ça me rend plus humble dans mon métier, moi qui avais cette impression d’être dans des bottines. Et c’est tellement important de sortir de ses habitudes, de se mettre dans des positions où on a un peu peur et on n’est pas certain de notre environnement. [Fauv], c’est tout ça réuni. »
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Après une si longue pause, Adib Alkhalidey, comme beaucoup de ses confrères et consœurs sûrement, ne voit plus le fait de monter sur scène de la même façon. Même lorsque c’est devant un stationnement rempli de voitures, il parle d’un sentiment de « communion », surtout après de traumatisants mois. « Très rapidement dans ce milieu, on se met à penser à soi et plus aux autres, a-t-il avoué. À cause des derniers mois, ce n’est plus juste un moment où Adib va faire rire les gens pour être satisfait d’être un bon humoriste. Là, je m’en vais connecter avec les gens. » Le public québécois, dit-il, est généreux et exceptionnel. « Ça me touche de les voir sortir pour venir nous voir. »
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Fauv est présenté ce soir, cette fois en compagnie de Jérémy Demay, Mathieu Cyr, Martin Perizzolo, Martin Vachon, Marko Métivier, Daphné Létourneau et Sam Boisvert.
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