Réchauffez votre tisane d’ortie et sortez votre roue d’Hécate, car c’est le temps de passer le balai dans les intrigues foisonnantes du téléroman Sorcières à TVA, question de démêler ce nœud mystérieux qui étrangle le tumultueux village de Sainte-Piété.

Et pas besoin d’adorer le dieu cornu pour éclairer l’histoire de ces trois demi-sœurs, qui portent les traumatismes de leur enfance passée dans le Royaume de la triple déesse. Suffit de téléphoner au coauteur de la série, Germain Larochelle, qui promet aux téléspectateurs qu’ils obtiendront, dans les prochaines semaines, des réponses à leurs nombreuses questions.

« Oui, nous avons amené beaucoup d’affaires, nous avons ouvert beaucoup de portes, que l’on commence à refermer. C’est dense, Sorcières. Il y a beaucoup de stock et ça demande de la concentration, je l’admets. La première année a été délicate, car il y avait énormément d’éléments à placer », confie Germain Larochelle, qui signe les textes de Sorcières avec Marie-Josée Ouellet (L’échappée).

Téléroman ambitieux et dense, Sorcières a ouvert une kyrielle de dossiers, sans jamais les refermer. Résultat : l’accumulation d’intrigues non résolues sème la confusion chez les adeptes, ensevelis par autant d’énigmes en suspens.

Pour clarifier tout ça, remontons le fil rouge qui relie tous les personnages de Sorcières, comme sur le tableau de psychopathe épinglé dans le salon bordélique de la journaliste Joe (Céline Bonnier). Premier point à éclaircir : qui a abandonné le bébé roux au pied des chutes ?

IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

L'arbre généalogique des personnages de la série Sorcières

L’enquête de la police de Sainte-Piété piétine, tandis que les symboles pyrogravés brûlent des pelouses et que les messages téléphoniques ésotérico-violents s’accumulent dans les boîtes vocales. « Tout ça va être expliqué et il n’y aura plus d’ambiguïté d’ici la fin de l’année. Les gens ne seront pas déçus », assure Germain Larochelle.

La visionnaire Louise (Alexa-Jeanne Dubé), que l’on n’a toujours pas vue dans le présent, pourrait-elle être celle qui appelle à la réunion de la commune ?

Louise, ne l’oublions pas, est la mère de Joe et c’est elle que représente le fameux « nœud de la sorcière ». Son ex-mari, Armand Bussières (Olivier Lamarche), était le dieu cornu.

Deuxième truc à explorer : Charlot, l’enfant de Joe et Luc (Stéphane Gagnon), est-il encore en vie ou a-t-il été incinéré, puis enterré, du temps de la secte ? Avant la pause des Fêtes, un retour en arrière montrait Charlot inconscient dans les bras du gourou Armand, qui avait allumé un incendie avec sa cigarette. Le poupon était manifestement mort et on a même aperçu son rituel funéraire. Par contre, quand Joe et Luc ont déterré la boîte contenant supposément les restes de Charlot, ils n’ont rien trouvé.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Germain Larochelle

« C’est impossible, pour l’instant, de deviner si Charlot est mort ou vivant », confirme le scénariste Germain Larochelle. La théorie voulant que Charlot ait survécu et soit le journaliste roux du Citadin, Rémi (David Noël), tient de moins en moins la route, on dirait.

Maintenant, qui est Fiona (Joan Hart), qui a été repositionnée au cœur de l’histoire dans les deux derniers épisodes ? Fiona était la première épouse du disciple Michael (Ryan Bommarito), avant qu’il n’épouse Beth (Marie-Joanne Boucher) à l’âge de 10 ans. Joe et Luc ont également admis qu’ils avaient une part de responsabilité dans la mort de Fiona, dont les parents n’ont pas obtenu de nouvelles depuis 1979, dixit le rapport du détective privé exhumé par Joe.

Cachées dans l’atelier, les caméras du facteur Fred (Maxime Genois) ont d’ailleurs capté cet aveu entre Joe et Luc à propos de Fiona. Soit dit en passant, il est inquiétant, ce facteur, qui a pris un quart de travail de concierge à l’hôpital de Sainte-Piété pour se rapprocher de Marie-Ève (Marie-Claude Guérin), l’infirmière obsédée par le bébé des chutes.

La santé mentale des habitants de Sainte-Piété oscille entre les niveaux de délire et de démence. Et je ne parle pas de Manon (Louise Laparé), la pauvre maman de Beth qui vit dans un institut psychiatrique.

Selon l’auteur Germain Larochelle, la mairesse de Sainte-Piété, Véronique Roy (Julie Roussel), cache un secret « qu’on ne peut pas soupçonner ». Intrigant.

Suivre Sorcières procure des sentiments contradictoires. Autant on a l’impression que le récit n’avance pas vite, autant il y a de nouveaux évènements qui s’empilent tous les lundis soir. Comme le « cold case » d’Armand Bussières, l’apparition de l’animateur Alain Leclerc (Jean-Marc Dalphond), les clients bizarres d’Agnès (Noémie O’Farrell) et les nombreux membres de la secte de la triple déesse qui courent toujours, que Joe cherche au détriment de son sommeil et de son alimentation, essentiellement composée de smoked meat.

« Les réponses vont venir. C’est un rythme qui a été dur à peaufiner. Ça va s’accélérer et on se dirige vers des twists surprenantes », précise le scénariste Germain Larochelle.

Il reste en effet beaucoup de choses à dire sur l’énigmatique joggeur et joueur de pickleball, sur les troubles alimentaires d’Alistair (Léopold Lafontaine), sur le père louche de Philippe (Patrick Drolet) ainsi que sur le démembrement d’Armand, dont la couronne a cependant été sauvée du bain d’acide, un gros merci à Séléné, Hécate et Artémis.