Ça se peut qu’il pleuve tout l’été. Non-stop, genre. Ça se peut qu’une compagnie aérienne canadienne bousille votre escapade à Mykonos en annulant votre vol à la dernière maudite minute. Adieu, salade grecque fraîche et taramosalata crémeuse.

Ça se peut que l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau s’écroule et disparaisse, pouf ! sous une montagne de valises perdues ou « en attente » d’être récupérées. Bref, ça se peut que vos vacances foirent et vous laissent le bec à l’eau de votre propre piscine.

Solution ? S’entraîner pour un marathon… de télévision. Vous lirez des livres pendant l’hiver. Vous grimperez le mont Saint-Hilaire pendant le congé des Fêtes. Le temps est venu d’enfin rentabiliser vos abonnements à toutes ces plateformes numériques qui tapissent vos relevés mensuels de cartes de crédit. Voici une liste de titres qui nourriront les discussions de vos partys de patio, entre deux chansons de Lou Bega.

Heartstopper (Netflix)

Les Britanniques savent comment raconter l’adolescence sans virer complètement Euphoria. Dans la touchante série Heartstopper, un ado introverti et ouvertement gai, Charlie, en pince pour le joueur étoile de rugby de son école secondaire, Nick. Les deux camarades deviennent d’abord amis, et ce qui arrive après la pause vous jettera en bas du sofa (ou pas) ! Voilà une série intelligente et contemporaine qui parle directement au cœur, en français et en anglais.

C’est comme ça que je t’aime 2 (Extra de Tou.tv)

PHOTO VÉRO BONCOMPAGNI, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Micheline Paquette (Karine Gonthier-Hyndman), Huguette Delisle (Marilyn Castonguay) et Marie-Josée (Sophie Desmarais) dans C’est comme ça que je t’aime 2

Après une année de pause, nos quatre caïds préférés de Sainte-Foy reprennent les rênes de leur empire du crime. Fini l’embargo ! Mais en cette année internationale de la femme, Huguette (Marilyn Castonguay) traverse un gros post-partum qui brouille son œil du tigre. Par ailleurs, l’arrivée de Gaétan 2 (Steve Laplante) gruge l’influence de Gaétan 1 (François Létourneau) et la permanente de Serge (Patrice Robitaille) suscite la convoitise. Nos criminels du dimanche découvriront-ils l’identité du péteur qui leur a sauvé la vie ? Oui, tout ça se tient, c’est promis.

The Staircase (Crave)

Quoi ? Une série de fiction sur un « crime réel » dont nous connaissons déjà l’issue ? Oui, monsieur, oui, madame. Et c’est formidable. Cette production de huit épisodes revisite la mort bizarre de la femme (Toni Collette) d’un écrivain connu (Colin Firth) de la Caroline du Nord. La victime a-t-elle déboulé les marches ou a-t-elle été assassinée froidement par son mari qui menait une double vie ? La famille élargie se déchire et des revirements inattendus nous font douter de chacun des éléments du procès, encore aujourd’hui. La version française s’appelle Soupçons. De rien.

Audrey est revenue (Club illico)

PHOTO ÉVA-MAUDE TC, FOURNIE PAR CLUB ILLICO

Florence Longpré dans la série Audrey est revenue

Victime d’un grave accident à l’âge de 17 ans, Audrey (Florence Longpré) sombre dans un coma et en émerge 18 ans plus tard à l’âge de 35 ans. Tout a changé autour d’Audrey, qui devra réapprendre chacun des gestes de son quotidien. Cette comédie dramatique étonnante ne ressemble à rien d’autre. Elle est longue à apprivoiser, cette Audrey. Mais donnez-lui une chance, c’est-à-dire au moins trois épisodes.

The Dropout (Disney+)

Il y a eu une ribambelle de séries sur la déconfiture d’entreprises technologiques (WeCrashed, Super Pumped). La meilleure, à mon avis, demeure celle à propos d’Elizabeth Holmes (Amanda Seyfried), fondatrice de la société médicale Theranos. À 19 ans, Elizabeth Holmes promet l’impossible aux sociétés pharmaceutiques : un appareil portatif qui testera une goutte de sang sans transiter par de coûteux laboratoires. Il s’agit d’un premier mensonge, qui en déclenchera un autre, jusqu’à ce que le piège se referme sur cette jeune femme aussi brillante que mégalomane.

Une affaire criminelle (Crave)

PHOTO SERGE GAUVIN, FOURNIE PAR BELL

Céline Bonnier est au cœur de la minisérie Une affaire criminelle.

Céline Bonnier crève le petit écran dans cette minisérie de Joanne Arseneau (Faits divers) à propos d’une mère Courage, limite dysfonctionnelle, qui se bat depuis 15 ans pour faire sortir son fils (Maxime-Olivier Potvin) de prison. Ce thriller démarre en 2005 dans un après-bal où une élève meurt happée par une voiture. Peu de temps après, le chauffard qui l’a heurtée est tué lui aussi. Uh-oh. Comme tout le monde se connaît à Saint-Bruno, cette mystérieuse affaire réveille un paquet de souvenirs empoussiérés et braque les projecteurs sur un corps de police corrompu jusqu’à la moelle.

Severance (Apple TV+)

Imaginez qu’une puce électronique implantée dans votre cerveau vous permette de séparer votre vie de bureau de votre vie à la maison. Accepteriez-vous de l’héberger ? Le thriller dystopique Severance (Dissociation, en français) attaque ce sujet à la Black Mirror de façon ingénieuse et inquiétante. Ça décolle lentement, mais la fin vous coupera le sifflet. La facture visuelle est magnifique et la distribution en jette avec Patrica Arquette, Adam Scott, John Turturro et Christopher Walken. Une des productions les plus originales de 2022.

Hacks (Crave)

Probablement ma comédie préférée de 2022 (et aussi de 2021). La deuxième saison de Hacks surpasse la première, qui atteignait déjà des niveaux géniaux d’humour. En modeste tournée aux quatre coins des États-Unis pour roder du matériel, l’humoriste sexagénaire Deborah Vance (Jean Smart) n’arrive pas à trouver son rythme ni des gags actuels qui lui conviennent. Sa partenaire d’écriture, la très millénariale Ava (Hannah Einbinder), essaie de la guider, mais les deux femmes finissent toujours par se chicaner, tout en s’assouplissant au contact l’une de l’autre. C’est comique et raffiné à la fois. L’épisode de la croisière lesbienne deviendra un classique.

The Tourist (Amazon Prime Video)

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Jamie Dornan dans The Tourist

Un touriste irlandais (Jamie Dornan) se réveille dans un hôpital du fin fond de l’Australie avec la mémoire remise à zéro. Comment s’appelle-t-il ? Quel est son métier ? A-t-il une famille ? Il n’en sait rien. Il n’a pas de téléphone ni de portefeuille sur lui. La seule chose que le touriste possède, c’est une adresse inscrite sur un bout de papier. Commence alors un western – en anglais et en français – complètement éclaté qui vous amènera sur les routes poussiéreuses de la magnifique campagne australienne. Attachez vos ceintures, c’est parti pour un étourdissant tour de manège.

We Own This City (Crave)

Fans de The Wire, cette série des mêmes créateurs vous appartient. On y suit une équipe d’élite de la police de Baltimore qui opère comme un gang de rue. Corruption, violence, racisme, abus de pouvoir, tout y passe. Cette histoire 100 % vraie dérive d’un livre écrit par un journaliste d’enquête du Baltimore Sun. Le premier épisode est hermétique, ne vous découragez pas, la suite s’avère de fort calibre.