Une ambiance inhabituellement familiale régnait jeudi à la conférence de presse marquant le coup d’envoi des 189célébrations de la fête nationale du Québec qui se tenait pourtant en présence du ministre de la Culture et des Communications et de la mairesse de Montréal. Ce qui a rapproché tout le monde ? Beau Dommage, qui était honoré par le Mouvement national des Québécoises et Québécois, et qui a fait l’objet d’un hommage senti.

Ce n’est pas pour rien que les célébrations de la fête nationale tournent autour de la musique : elle a le pouvoir de rassembler les gens. C’est encore plus vrai des chansons de Beau Dommage, qui savaient parler à tout le monde, dans une langue et avec des images à la fois poétiques et familières, comme l’a souligné l’auteur Simon Boulerice dans un hommage éloquent composé pour souligner l’attribution du prix Artisan de la fête nationale au célèbre groupe. Les réactions dans la salle du Théâtre Plaza ne laissaient aucun doute : chacun avait sa propre histoire avec les chansons évoquées par ses mots ou jouées par Zébulon et la chanteuse Amylie.

Les sept membres de Beau Dommage étaient là pour recevoir cette récompense qui souligne le rayonnement et l’impact d’un artiste sur la culture québécoise, en présence de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et du ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe. Ainsi, pour cette occasion rare, Marie-Michèle Desrosiers était de nouveau entourée de ses anciens complices Pierre Bertrand, Pierre Huet, Réal Desrosiers, Michel Hinton, Robert Léger et, bien sûr, Michel Rivard. Même Valérie Plante, qui rêvait de Montréal en écoutant les chansons de Beau Dommage dans son Abitibi natale, s’est dite « stressée » de devoir faire un discours devant ces artistes au statut quasi légendaire.

Chanter en français

« Beau Dommage, c’était une école, a dit Michel Rivard, en son nom et en celui de ses collègues. Ç’a peut-être été la seule école où on pouvait être à la fois élève et professeur, parce qu’on s’est appris notre métier les uns aux autres. Une journée, on pouvait s’apprendre un accord de guitare, le lendemain, une nouvelle façon de rimer ou de faire des harmonies de voix. Tout ça était à apprendre. »

On s’était donné comme mission de faire en français ce que nos idoles d’ailleurs dans le monde faisaient, ce type de musique qu’on aimait tant.

Michel Rivard

  • Pierre Bertrand a souligné que beaucoup des chansons de Beau Dommage commençaient par un texte, d’où l’importance que le groupe leur accordait.

    PHOTO VICTOR DIAZ LAMICH, FOURNIE PAR LE MOUVEMENT NATIONAL DES QUÉBÉCOISES ET QUÉBÉCOIS

    Pierre Bertrand a souligné que beaucoup des chansons de Beau Dommage commençaient par un texte, d’où l’importance que le groupe leur accordait.

  • La mairesse Valérie Plante a rendu hommage à Beau Dommage en racontant notamment comment elle avait découvert Montréal à travers les chansons du groupe.

    PHOTO VICTOR DIAZ LAMICH, FOURNIE PAR LE MOUVEMENT NATIONAL DES QUÉBÉCOISES ET QUÉBÉCOIS

    La mairesse Valérie Plante a rendu hommage à Beau Dommage en racontant notamment comment elle avait découvert Montréal à travers les chansons du groupe.

  • Michel Rivard montre son prix Artisan, conçu par le sculpteur Armand Vaillancourt.

    PHOTO VICTOR DIAZ LAMICH, FOURNIE PAR LE MOUVEMENT NATIONAL DES QUÉBÉCOISES ET QUÉBÉCOIS

    Michel Rivard montre son prix Artisan, conçu par le sculpteur Armand Vaillancourt.

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En marge de la cérémonie, Pierre Bertrand et Robert Léger ont insisté sur l’importance accordée à la langue française – ou plutôt québécoise – dans leur démarche. « Écrire en français et jouer avec les mots, c’était bien important. Faire sonner la langue aussi », a précisé Pierre Bertrand, se réjouissant que Beau Dommage ait réussi – c’est peu dire – « une couple de fois ».

Touché par un hommage qui témoignait, a-t-il souligné, d’une connaissance intime et d’une grande compréhension de l’univers du groupe, Robert Léger a dit regretter que le geste de chanter en français ne semble plus relever d’une envie naturelle et spontanée. « À l’époque, on trouvait ça juste excitant, dit-il. On ne le faisait pas pour avoir l’air vertueux ou politiquement correct, on le faisait parce qu’on avait du fun. »

Cet hommage à Beau Dommage a occupé l’essentiel de l’évènement organisé pour souligner le coup d’envoi des prochaines célébrations de la fête nationale placée sous le thème Entrez dans la danse. Comme c’est le cas chaque année, des centaines de fêtes petites et grandes auront lieu dans tous les coins du Québec et permettront aux citoyens de participer à l’une des quelque 5000 activités allant de la fête de ruelle aux spectacles à grand déploiement présentés à Québec et à Montréal, en passant par les tablées de voisins et les feux d’artifice.

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Léanne Labrèche-Dor écrira le discours patriotique, qu’elle prononcera le 23 juin sur les plaines d’Abraham.

La comédienne Léanne Labrèche-Dor succède à son père Marc Labrèche à titre de porte-parole et d’autrice du discours patriotique qu’elle prononcera le 23 juin sur les plaines d’Abraham. Elle en a annoncé les couleurs dans un mot qui témoignait de son grand souci de tous les Québécois. « Je vais [faire ce discours] avec toute l’admiration que j’ai pour tous les gens qui mettent les mains dans nos machines et dans notre terre, qui travaillent au Québec et qui méritent tous d’être célébrés, a-t-elle dit.

« Avec l’admiration que j’ai pour les femmes qui se lèvent aux aurores pour allaiter, a-t-elle poursuivi, et les drag queens qui fracassent des portes pour ouvrir des livres et ouvrir les esprits. Avec l’admiration que j’ai pour les artistes qui vont chanter et mettre leur sueur partout sur la scène, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau et chaud. »

Consultez le site de la fête nationale du Québec