La mort de la photographe Laurence Labat, qui a immortalisé de nombreuses personnalités artistiques québécoises, soulève une vague de sympathie sur les réseaux sociaux.

La photographe d’origine française, qui a fait ses débuts dans des magazines français, dont Paris Match, s’était installée au Québec dans les années 1990. Portraits d’artistes, spectacles, évènements, pochettes de disques, couvertures de magazines, Laurence Labat est rapidement devenue incontournable dans le milieu culturel.

C’est sa famille qui a annoncé sa mort sur sa page Facebook lundi, à la suite d’un cancer. Elle avait 60 ans.

Son amie l’auteure-compositrice-interprète Lulu Hughes était encore ébranlée par la nouvelle lorsque nous l’avons contactée. « Laurence était ma photographe attitrée, mais c’était aussi mon amie et mon alliée, nous confie-t-elle. Son décès laisse un gros vide… »

Laurence Labat a en effet réalisé les trois dernières pochettes de disque de Lulu Hughes, dont celle de son dernier disque Built Near the Water, sorti l’automne dernier.

PHOTO LAURENCE LABAT

Couverture de l’album de Lulu Hughes Built Near the Water

« On s’est connues en 1999, et on a tout de suite eu un coup de foudre amical, poursuit Lulu Hughes. Je l’ai tout de suite aimée. C’était une femme généreuse, enthousiaste, ouverte, intelligente, une force de la nature, qui a été capable de faire sortir le plus beau de ce que j’avais en dedans… »

Lulu Hughes a pu voir son amie une dernière fois la semaine dernière.

J’ai réussi à la faire rigoler un peu, je lui ai dit que je l’aimais. Ses yeux étaient toujours aussi beaux, d’un bleu clair incroyable, avec des étoiles.

Lulu Hughes

Céline Dion, René Simard, Edith Butler, Bruno Pelletier, Louis-Jean Cormier, Cœur de pirate, Louis-José Houde, Karine Vanasse, Patrick Huard, Emmanuel Bilodeau, entre autres, ont tous été croqués par Laurence Labat.

PHOTO FOURNIE PAR GENEVIÈVE BORNE

Couverture du magazine Femme d’aujourd’hui, en 2000, avec Geneviève Borne et sa maman Louise L’Heureux-Borne

L’animatrice Geneviève Borne a connu Laurence Labat à l’automne de l’an 2000, lors d’une séance photo pour le magazine Femme d’Aujourd’hui dans lequel elle a posé (en couverture) avec sa mère.

« C’était une femme lumineuse, nous dit-elle, qui réussissait à allumer le regard des personnes qu’elle photographiait. »

Elle était tellement souriante et gentille, tout le monde vous le dira, elle parvenait toujours à créer une ambiance joyeuse quand elle travaillait.

Geneviève Borne

L’éditrice des magazines de KO Médias, Sophie Banford, a côtoyé la photographe pendant une quinzaine d’années, notamment aux magazines Châtelaine et Clin d’œil.

« Elle avait une grande sensibilité, en particulier envers les femmes, nous dit-elle. En fait, elle avait une approche féministe, dans la mesure où elle encourageait les femmes à assumer leur féminité, et c’est ce qu’elle mettait de l’avant. »

Sur la page de Laurence Labat, plusieurs témoignages ont été publiés. Parmi eux, celui de Marie-Michèle Desrosiers.

« Aujourd’hui toute la famille artistique du Québec est en deuil. Triste nouvelle du départ de l’immense photographe Laurence Labat, avec qui nous tous, ou à peu près, avons eu le plaisir de travailler. Passionnée, toujours souriante et investie dans son art, Laurence faisait partie de nos vies depuis toujours. Bon voyage Laurence… Pas plus tard qu’avril dernier, j’étais dans son studio pour une longue session de photos. »

Une cérémonie à sa mémoire aura lieu le 19 février au Complexe funéraire Haut Richelieu.

Pour voir les photos de Laurence Labat, vous pouvez visiter son site web.