Tout en continuant à investir des efforts sur la côte est américaine, Creos, une jeune entreprise familiale qui réalise le courtage d'installations participatives, travaille maintenant dans le centre des États-Unis et lorgne déjà la côte Ouest.

« Le marché américain est particulièrement important pour nous en raison des frais de transport par camion qui sont beaucoup moins élevés par rapport au transport maritime que nous utilisons pour l'Europe et l'Asie, qui monopolise nos pièces pour plusieurs mois », explique Benoît Lemieux, directeur général de Creos.

Faire voyager les créations québécoises

L'entreprise a été créée à la fin de 2015 à partir d'un constat : comme Montréal l'a fait pour son Quartier des spectacles, les villes du monde entier investissent massivement pour réaliser des places publiques qui ont besoin d'être animées par différentes installations participatives. Or, après avoir vécu quelques mois ou, au mieux, quelques années, ces oeuvres vont souvent amasser la poussière dans un entrepôt, ou se retrouvent tout simplement à la poubelle.

L'objectif de Creos est d'abord de faire voyager les pièces des créateurs québécois.

« Nous avons donc proposé à certains joueurs de prendre leurs oeuvres en concession pour une période de temps. Nous nous occupons de l'entreposage et de l'entretien des oeuvres, puis de leur location et de leur installation partout dans le monde. »

- Benoît Lemieux

Déjà, l'entreprise a accès aux collections du Quartier des spectacles de Montréal, de l'Office national du film du Canada, d'Illuminart, ainsi qu'aux Luminuits de la Camaraderie.

Mais Creos prévoit aussi aller de l'avant prochainement pour faire voyager les oeuvres appartenant à Times Square, à New York.

Une croissance fulgurante aux États-Unis

Creos vient d'apparaître dans le classement Startup 50 des magazines Canadian Business et Maclean's pour la croissance de ses revenus sur deux ans.

« Nous avons réalisé six sorties d'oeuvres en 2016, 26 en 2017 et nous prévoyons en réaliser 50 en 2018, indique Benoît Lemieux. La fidélisation de notre clientèle est très grande. Nous avons des clients importants, comme à Chicago et Detroit, qui ont pris chacun plusieurs installations. Nous avons aussi signé une entente de trois ans à Broadway. »

Creos sert également des propriétaires immobiliers qui ont des espaces publics sur leurs domaines privés.

« C'est intéressant pour leur image de marque parce que ça circule beaucoup sur les médias sociaux », constate Benoît Lemieux.

L'entreprise commence aussi à prévoir son développement sur la côte ouest américaine, et pour limiter les frais de transport, elle pense y ouvrir un entrepôt.

« La clientèle est au rendez-vous et nous voulons que notre modèle d'affaires continue d'être très efficace, mais ça nous prend plus d'oeuvres, parce que nous avons déjà plus de demandes que d'offres », précise M. Lemieux, qui a travaillé 35 ans dans le domaine des arts vivants avant de lancer son entreprise avec sa conjointe et ses trois fils.

Une entreprise familiale, mais inclusive

En se lançant en affaires en famille, Benoît Lemieux a réussi à mettre ensemble une foule de compétences complémentaires : génie technologique, administration, relations industrielles, logistique, etc. En même temps, il s'est assuré que l'entreprise aura une relève.

Par contre, Creos, avec sa vingtaine d'employés, dont environ la moitié est à temps partiel sur la route, doit éviter de tomber dans le piège du club familial exclusif.

« Plusieurs employés ne sont pas de la famille et il faut toujours s'assurer qu'ils se sentent vraiment inclus dans l'entreprise, explique Benoît Lemieux. D'ailleurs, nous faisons très attention pour ne jamais avoir de discussions importantes en famille. C'est une préoccupation de tous les jours et c'est toujours de plus en plus important parce que nous sommes en pleine croissance. »