L’intelligence artificielle en milieu industriel au Québec a un énorme potentiel, selon le consortium de recherche industrielle Confiance IA. Composé d’experts, le regroupement élabore des outils éthiques, responsables, sûrs et durables, destinés aux secteurs industriels québécois. Survol.

Des applications salutaires d’intelligence artificielle (IA) en milieu industriel, le chercheur Jean-François Cormier, conseiller scientifique chez INO, le plus important centre d’innovation en optique-photonique au Canada et partenaire de Confiance IA, pourrait en énumérer une myriade.

S’il existe deux types d’intelligence artificielle, « celle qui génère du contenu, comme ChatGPT, et celle qui transforme des données en information servant à la prise de décision », explique le physicien de formation, c’est sur cette dernière que se concentre Confiance IA. « Parce qu’en industrie, il y a un paquet de décisions à prendre. »

Des usines à l’aide aux diagnostics

En usine, par exemple, les systèmes d’IA peuvent faire de la maintenance prédictive et ainsi anticiper des bris risquant de forcer l’interruption de la chaîne de montage ou de fabrication. « Interrompre une chaîne qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, coûte extrêmement cher aux entreprises », souligne M. Cormier. L’IA peut en outre faciliter le contrôle de la qualité, l’inspection ou la gestion d’une chaîne d’approvisionnement.

Du côté de l’industrie médicale, les systèmes d’IA peuvent aider les médecins à établir des diagnostics. Fondés sur la reconnaissance de centaines de milliers, voire de millions d’images, ils peuvent déduire des probabilités de maladie.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Jean-François Cormier, chercheur et conseiller scientifique chez INO

L’avantage de ces systèmes experts d’IA, c’est qu’ils ont vu beaucoup plus d’images que le médecin lui-même – aucun médecin n’a vu des millions de radiographies.

Jean-François Cormier, chercheur et conseiller scientifique chez INO

Mais toujours, « la décision reste entre les mains de l’humain, assure-t-il. C’est le médecin qui pose un diagnostic ».

L’IA sert également à découvrir des médicaments. « Les modèles d’IA permettent d’explorer de façon plus efficace une infinité de possibilités », indique M. Cormier, précisant que « le développement de médicaments coûte très cher. Ça engendre des coûts énormes pour les gouvernements quand il y a un système public de soutien ; sinon, ce sont des coûts énormes pour les gens directement ».

« Il est aujourd’hui possible de réaliser en quelques jours ou quelques semaines ce qui aurait pris des années à accomplir, affirme-t-il. Beaucoup de choses s’en viennent en pharmaceutique grâce à ces modèles d’IA. »

Le chercheur relève en outre l’apport de l’IA en physique des matériaux – « des experts essaient de plus en plus de coupler des systèmes d’IA et des ordinateurs quantiques » – et en transport (pensons notamment à l’optimisation des trajets et aux véhicules autonomes).

Bref, Confiance IA souhaite « mettre rapidement en commun des forces pour qu’il y ait un effet rapide sur la production au Québec », conclut Jean-François Cormier, soulignant que le Québec se classe septième au monde en intelligence artificielle. « Des entreprises se mettent en commun pour régler des problèmes communs. Les industrielles vont pouvoir en profiter pour gagner en productivité et se maintenir compétitives à l’échelle mondiale. »

En phase avec le CIQ

Le Conseil de l’innovation du Québec a fait paraître en janvier dernier le rapport Prêt pour l’IA – Réflexion collective sur l’encadrement de l’IA, duquel ont découlé 1recommandations principales. « Confiance IA se positionne très bien à la septième recommandation », indique le chercheur et conseiller scientifique Jean-François Cormier, d’INO.

Consultez le rapport Prêt pour l’IA – Réflexion collective sur l’encadrement de l’IA Consultez les 12 recommandations principales du rapport