Ancienne ballerine et artiste de cirque, Rose Malenfant-Poulin met désormais à profit sa rigueur, sa technique et sa quête de perfectibilité dans ses études en génie aérospatial à Polytechnique Montréal. Entrevue.

Qu’est-ce qui t’a menée au génie ?

Depuis que je suis petite, j’adore bricoler. Mon plus beau cadeau, c’était ma première paire de ciseaux. La création et la construction de produits ont toujours été très présentes. En plus, j’aime les sciences, je suis très sensible à la cause climatique et je trouve ça important de travailler à faire avancer ce dossier.

Pourquoi l’aérospatiale ?

Ça vient du rêve de petite fille de devenir astronaute et du défi de régler le problème de développement durable dans le domaine. Je veux voir ce que je peux faire pour changer les choses.

Tu as reçu 100 000 $ – répartis sur quatre ans d’études – du programme de bourses d’études universitaires Schulich Leader de la Fondation Schulich. En quoi cela consiste-t-il ?

Ce sont des bourses remises pour souligner l’implication sociale et la réussite scolaire d’étudiants et d’étudiantes qui ont des besoins financiers. Elles vont surtout à des jeunes qui veulent aller dans une branche de leadership et qui sont attirés par l’entrepreneuriat. J’ai soumis ma candidature et j’ai obtenu la seule bourse du genre à Polytechnique Montréal. Il y en avait une autre en sciences à l’Université de Montréal et un peu plus d’une centaine au Canada.

Je suis très fière et reconnaissante de l’avoir obtenue. C’est un beau gage de confiance.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Rose Malenfant-Poulin

Tu as les pieds dans le programme de Polytechnique depuis trois ans. Ton expérience correspond-elle à ce que tu imaginais ?

C’est au-delà de mes attentes ! Au cégep, j’avais étudié en sciences de la nature, un sujet assez vague. Je suis allée en génie sans trop savoir ce que ce serait et j’ai été agréablement surprise. Nos profs viennent de l’industrie et ils sont passionnés. On a plein de sociétés techniques pour apprendre le côté plus pratique.

Pourquoi fais-tu partie de la société Oronos ?

Une amie m’a convaincue de me joindre à cette société technique qui conçoit, fabrique et lance des fusées expérimentales pour faire des expériences scientifiques à l’intérieur de l’atmosphère. J’y voyais une occasion de faire quelque chose en aérospatiale. J’aime ça travailler de mes mains et bricoler, alors le fait de m’impliquer là-dedans me donne l’occasion d’aller à l’atelier et de mettre tout ce que j’ai appris en pratique. Je suis rendue à la direction générale. J’y consacre tous mes soirs et au moins une journée de fin de semaine.

Après ton bac, que souhaites-tu faire ?

Je suis intéressée à la fois par la maîtrise et par la recherche, sans oublier les entreprises vraiment intéressantes. Plusieurs jeunes pousses, qui lient l’aérospatiale et le développement durable, sont passionnantes. Je réfléchis à savoir si je me lance sur le marché du travail ou si je poursuis mes études. Plus tard, j’aimerais faire de la gestion de projet ou de l’analyse dans une entreprise qui promeut fortement le développement durable.