Une petite entreprise québécoise va mettre sur le marché un logiciel de maintenance prédictive pour les drones. Ce sera l’aboutissement d’un travail de recherche et développement mené conjointement avec plusieurs partenaires universitaires, indispensables pour permettre à la PME d’aller aussi loin dans son innovation.

Il est déjà agaçant de tomber en panne quand on est en automobile, mais qui accepterait de monter dans un taxi volant susceptible de connaître une avarie en vol ? Alors que les drones prolifèrent et que les taxis volants ne sont plus de la science-fiction, une entreprise de Pointe-Claire, dans l’ouest de Montréal, s’apprête à mettre sur le marché un logiciel de maintenance prédictive, capable d’anticiper les dysfonctionnements des drones.

Vozwin a mis au point un logiciel qui s’appuie sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pour prévenir le dysfonctionnement d’une pièce. « Nous sommes capables d’évaluer le risque avec 10 heures d’avance », explique Sean Smith, président fondateur de Vozwin, qui envisage de parvenir à court terme à un délai de 20 heures, avant d’atteindre l’objectif qui est une anticipation de 50 heures. Cette application s’adresse aux fabricants et aux opérateurs de drones, qui utilisent ces engins pour le cinéma ou pour l’inspection d’infrastructures.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Sean Smith focalise les efforts de Vozwin sur les drones, avant d’élargir les applications de son logiciel de maintenance prédictive.

On sait à l’avance si une pièce va briser, ce qui permet de commander la pièce de rechange et d’effectuer l’entretien avant la panne.

Sean Smith, président fondateur de Vozwin

La petite entreprise n’aurait pas pu aller aussi loin sans travailler en partenariat avec des ressources universitaires. « Nous faisons tout nous-mêmes, mais pas vite et pas assez loin », illustre Sean Smith. L’Université de Sherbrooke et l’Université McGill se sont jointes aux recherches de l’entreprise sur la maintenance prédictive. Huit collaborateurs travaillent sur le projet, avec la participation de quatre étudiants.

Décarboner le transport aérien

Quant à l’Université Concordia et à l’École de technologie supérieure, elles travaillent au développement d’un volet qui vise à aider à la décarbonation du transport aérien. Le logiciel sera capable d’analyser les informations produites par les aéronefs pour optimiser les émissions de gaz à effet de serre.

Comme elle a su travailler en partenariat avec le monde universitaire pour la recherche de développement, Vozwin en est désormais à l’étape de tester l’intérêt de son produit auprès des clients, et auprès des investisseurs. « Jusqu’à présent, on a tout fait nous-mêmes avec notre propre argent. Si on veut vraiment aller plus loin, on aura besoin de capital », confie Sean Smith, qui reconnaît des discussions en cours avec plusieurs clients potentiels au Québec.

L’ingéniosité a permis à l’entreprise de limiter ses dépenses jusqu’ici. « Lorsque nous avons envisagé d’acheter une machine à commande numérique, nous avons fini par concevoir et construire notre propre machine qui répondait à nos besoins », relate Sean Smith.

Le lancement commercial du logiciel est prévu au début de l’année 2024. Et l’application pourrait être élargie à d’autres engins que les drones, en aérospatiale comme dans d’autres domaines.

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    Vozwin vise à être capable de prédire une panne touchant un drone 50 heures avant qu’elle se produise.