Marjolaine Castonguay, présidente-directrice générale de Pesca Environnement, se souvient que pratiquement personne ne parlait de transition énergétique il y a 10 ou 15 ans. En 2023, voilà que l’industrie maritime québécoise fait appel à ses services pour naviguer vers une voie plus verte.

L’idée et le financement proviennent de la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES), qui exprime un désir clair de réduire les impacts environnementaux de son industrie.

Mandat confié à Pesca Environnement : rencontrer les acteurs importants du secteur afin de dresser un plan composé de solutions et de lignes directrices « concrètes, acceptables, réalisables, réalistes ».

La PME de Carleton-sur-Mer, en Gaspésie, vient justement de commencer à travailler sur le dossier. Elle dispose de huit mois, devant remettre le plan en juin 2024.

« Le marché maritime a besoin d’une équipe qualifiée qui va lui faire une feuille de route vers la décarbonation, affirme Marjolaine Castonguay. On va réfléchir à la façon dont il peut commencer et à ce qui va être mis en place. »

Pour ce faire, Pesca organise deux rendez-vous importants à Québec et à Ottawa mardi et mercredi. Administrations portuaires, sociétés de gestion, propriétaires de bateau, arrimeurs, travailleurs à quai… tous sont invités. « À partir de leur réalité, on veut identifier des actions concrètes pour remplacer des produits pétroliers », soutient-elle.

On souhaite aussi arriver à une mobilisation. Pourquoi faut-il décarboner ? Pourquoi est-on rendu là ? Comment va-t-on y arriver ? C’est important d’expliquer ça à tous les joueurs de l’industrie maritime.

Marjolaine Castonguay, présidente-directrice générale de Pesca Environnement

Une conscience s’installe

L’état des esprits en matière d’environnement lors des dernières décennies et celui qui se développe de nos jours ne sont pas comparables, selon Marjolaine Castonguay. « Il y a une conscience du marché international qui veut vraiment avoir des chaînes d’approvisionnement carboneutres, donc il faut que la société profite de ça pour se dire qu’elle est capable de faire autrement. »

« La décarbonation représente un défi de taille pour les organisations maritimes, considérant qu’elles opèrent tant sur l’eau que sur terre, tant au Québec qu’à l’international, ajoute pour sa part Mathieu St-Pierre, président-directeur général de la SODES. Il n’y aura donc pas de solution unique. »

Dans ce contexte, Mme Castonguay tient à souligner l’importance d’écouter les besoins des acteurs concernés. Elle a l’intention de « mettre en place un plan qu’ils vont avoir le goût d’adopter ».

Le transport maritime, c’est un des transports les plus verts en termes de kilomètres franchis, mais il y a beaucoup d’opérations à quai qui pourraient être verdies.

Marjolaine Castonguay

Certains moteurs qui tournent au ralenti pourraient être remplacés par des systèmes électriques et la manière de réaliser les tâches pourrait être optimisée, par exemple.

Pour ce faire, il existe des outils. « Ça fait longtemps qu’on en entend parler, mais maintenant, il y a vraiment des moyens qu’on peut mettre en place pour réduire la consommation des produits pétroliers. On n’a pas besoin d’arrêter d’en consommer, juste de les garder à la bonne place », conseille-t-elle.

Mathieu St-Pierre, lui, se montre également optimiste. « Le projet de plan de décarbonation de l’industrie maritime québécoise permettra de documenter et de proposer différentes alternatives qui permettront d’aider ces organisations dans l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050 », croit-il.

En savoir plus
  • Pesca Environnement en bref
    Secteur d’activités : consultants en environnement Fondation : 1991 Nombre d’employés : une soixantaine Siège social : Carleton-sur-Mer Aussi établie à : Rimouski et Calgary (Alberta)
    Source : Pesca Environnement