Exit la frustration causée par les chantiers de construction, la confusion liée aux détours inextricables et la planification routière défaillante. C’est la promesse d’OPA Technologies. L’entreprise lavalloise qui aide les villes à optimiser la mobilité sur leur territoire vient d’obtenir deux brevets canadiens et de signer une première entente avec une ville américaine. Une solution aux maux de tête des Montréalais ?

Permettre aux citoyens de se rendre à la garderie ou au bureau sans entrave semble un concept assez simple à réaliser. Pourquoi les rues de la ville ressemblent-elles donc à un labyrinthe digne de la maison des fous ?

« Dans toutes les villes, les infrastructures et les transports ont toujours été gérés séparément, ce qui n’a pas de sens, car lorsqu’on touche aux infrastructures, on affecte les transports », explique Caroline Arnouk, fondatrice d’OPA Technologies.

L’ingénieure civile de formation rappelle que les entraves routières relèvent d’une multitude d’acteurs qui doivent assurer une coordination impeccable de leurs projets : « Les villes ne sont souvent que les cheffes d’orchestre. Les travaux d’infrastructures impliquent les entreprises de télécommunication, les fournisseurs de gaz et d’électricité, les équipes responsables des réseaux d’aqueduc, etc. C’est un énorme défi de communication. »

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

OPA Technologies projette de doubler son chiffre d’affaires en 2024.

OPA Technologies est donc née en 2015 du constat qu’il n’existait aucun système pour créer une communication entre les projets d’infrastructures et la gestion des transports. Preuve que la solution était manquante, OPA Technologies a reçu deux brevets canadiens pour son logiciel en juin et décembre derniers. Le premier concerne une méthode de détection des conflits routiers et le second, un système qui relie l’aspect géospatial à la notion de temps.

Il est maintenant possible d’avoir une vue d’ensemble de tout ce qui est fermé dans un territoire, avec des échéanciers visuels dans le temps. En d’autres mots, nous sommes à un clic de savoir si un détour prévu mène vers un éventuel chantier de construction.

Caroline Arnouk, fondatrice d’OPA Technologies

La PME, qui collabore avec plusieurs villes comme Boisbriand, Brossard, Gatineau et Repentigny, travaille également avec le ministère des Transports, ce qui lui donne la possibilité de connecter les données de réseaux informatiques qui ne se parlent pas entre eux. Mieux encore, un partenariat récent avec Waze permet à OPA Technologies de nourrir l’application américaine avec les données des villes en temps réel, facilitant la communication des entraves aux citoyens, notamment dans les cas de plus en plus fréquents d’urgences météorologiques comme des inondations.

Signe que le logiciel québécois répond à un besoin criant, OPA Technologies a commencé ses premières démarches de commercialisation aux États-Unis en avril 2023 et déjà, une entente a été conclue avec une grande ville de la Floride.

Forte de l’intérêt démontré envers son innovation par plusieurs autres villes américaines, l’entreprise qui emploie 15 personnes projette de doubler son chiffre d’affaires en 2024. « Dès qu’une ville adopte notre solution, on voit un effet boule de neige chez les municipalités voisines. Cette année, nous avons doublé le chiffre d’affaires de 2022 et nous projetons le même scénario pour 2024 », confie Caroline Arnouk.

Les choses roulent donc à plein régime chez OPA Technologies, mais une question reste en suspens : à quand une collaboration avec Montréal ? « Nous sommes là et nous sommes prêts. Nous avons une innovation qui est appréciée et approuvée. Aujourd’hui plus que jamais, nous voulons travailler avec Montréal », affirme l’entrepreneure.